© Nikola Solev/shutterstock.comSubstances chimiques ou naturelles, les perturbateurs endocriniens, qui incluent des pesticides, des phtalates, le bisphénol A (revêtement plastique des canettes, boîtes de conserve...), interfèrent dans le système hormonal humain
Accusés depuis longtemps de diminuer la fertilité humaine, les perturbateurs endocriniens, comme le Bisphénol A, sont de plus en plus soupçonnés d'avoir d'autres effets nocifs, notamment sur le système immunitaire et la fonction respiratoire chez l'enfant, ou encore de favoriser le diabète.
"Aujourd'hui, nous commençons à avoir des confirmations chez l'homme d'un certain nombre d'effets qui étaient prouvés expérimentalement chez l'animal", explique Gérard Lasfargues, directeur général adjoint de l'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses), à l'occasion d'un colloque à Paris sur les perturbateurs endocriniens. Substances chimiques ou naturelles, les perturbateurs endocriniens, qui incluent des pesticides, des phtalates, le bisphénol A (revêtement plastique des canettes, boîtes de conserve...), interfèrent dans le système hormonal humain.
"Le grand enseignement de ces dernières années est que le focus s'est élargi : on ne parlait que de l'impact sur la reproduction, on parle aujourd'hui des systèmes immunitaires, de cofacteurs vis-à-vis de certains cancers (sein, prostate), de maladies métaboliques", observe Bernard Jegou, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Ces produits "sont un enjeu de santé publique", estiment de nombreux chercheurs. "On ne peut pas faire l'impasse sur le fait que depuis la dernière guerre mondiale, il y a des dizaines de milliers de produits chimiques qui ont été utilisés", non sans répercussions sur la santé, souligne M. Jegou.
"
L'augmentation de la prévalence du diabète suit dans les dernières décennies exactement l'évolution de la production industrielle mondiale de produits chimiques", note pour sa part Patrick Fenichel, chercheur au CHU de Nice. "On sait que la sédentarité et la suralimentation conduisent à l'obésité qui favorise le diabète de type 2. On sait que l'âge augmente le risque de diabète. Mais il n'est pas possible aujourd'hui avec ces facteurs classiques d'expliquer l'évolution impressionnante" de la maladie, dit-il.
En 2000, l'OMS tablait sur une prévision de 330 millions de diabétiques à travers le monde en 2030. "En 2013, la fédération internationale de diabète avait déjà recensé un chiffre largement supérieur: 380 millions", déplore-t-il.
Commentaire: Pourquoi tout à coup Zika fait-il la une des journaux ? Chaque année un virus fait les gros titres de l'actualité. Comme s'il fallait tenir en haleine les populations, produire la peur et la psychose. Et il s'agit toujours d'une menace pour l'humanité entière. Sans minimiser la gravité de la maladie transmise par le moustique, il est aussi normal de s'interroger concernant cette attention portée au Zika... Son symbolisme est lourd de sens : le virus Zika ne s'attaque-t-il pas aux embryons qui représentent le futur de l'humanité ?
Lire aussi :