Comètes
Une traque menée par des amateurs
Sentinelle du Soleil lancée par l'Agence spatiale européenne et la Nasa, la sonde Soho n'était pas destinée à découvrir des comètes. Sa pêche miraculeuse est en grande partie due à la passion de quelques dizaines d'amateurs - dont l'étudiant polonais Michal Kusiak, qui a repéré la 2000e comète, ou l'enseignant allemand Rainer Kracht (248 découvertes au compteur !).
Leur recette ? Analyser attentivement, à l'œil mais surtout à l'aide de programmes informatiques, les images du coronographe de la sonde, Lasco (lien en anglais). En masquant l'éclat du Soleil, l'instrument révèle l'environnement immédiat de notre étoile, et ainsi d'innombrables comètes qui lui tombent dessus en permanence !
Une comète néolithique
(Paru dans une anthologie : "God, the universe and men - Why do we exist?" ("Dieu, l'univers et les hommes - Pourquoi existons-nous ? ») (ed. Wabbel, T.D.), Patmos, Düsseldorf, 2003 (original en allemand).
Les comètes sont des jokers dans l'ensemble des corps célestes. Elles font irruption, habituellement sans prévenir, dans la progression ordonnée du ciel. Elles traversent la sphère céleste durant des semaines ou des mois, avec une ou plusieurs queues croissantes, avant de s'estomper et disparaître de la vue. À de rares occasions, une comète peut être une vision effrayante, et la littérature historique des deux mille ans passés est parsemée de récits de peur provoquée quand une grande comète, avec sa queue rouge enfumée déchirant le ciel, apparaît dans le ciel nocturne. Dans un passé éloigné, les comptes rendus de ces apparitions étaient souvent amalgamés à des histoires de désastres sur Terre. Une comète appelée Typhon dans la mythologie grecque était liée à une inondation mythologique et la légende de Phaéton, dans laquelle le chariot du Soleil dévia de sa route et où la Terre fut brûlée et puis inondée, peut décrire un impact de météorite exceptionnel. Il y a de bonnes preuves que le ciel néolithique était dominé par une comète géante récurrente et que la Terre passait annuellement à travers une tempête de météores d'une énorme intensité. L'origine de la religion date de ces époques et peut être reliée à ce ciel nocturne spectaculaire. La probabilité que les mythes cosmiques, les mégalithes et l'art datant de cette époque puissent avoir été des réponses sur le sol à des menaces dans le ciel est passée dans les années récentes de l'imagination de Velikovsky à un sujet de discussion érudite sérieuse. À des époques plus scientifiques, aussi, il était souvent suggéré qu'une comète frappant la Terre pourrait créer un chaos mondial. Par exemple, des rencontres passées avec la comète de Halley étaient censées avoir coïncidé avec le déluge de Noé en 2342 av. J.-C.
Phénomène extraordinaire jamais observé jusqu'à maintenant : une véritable tempête de neige autour du noyau d'une comète.
La sonde spatiale EPOXI (anciennement Deep Impact) a survolé le 4 novembre dernier la comète 103P/Hartley2 (ou plus simplement comète Hartley 2), devenue célèbre pour sa visibilité au cours des nuits de cet automne 2010. Les premières images prises à une distance de 700 kilomètres ont dévoilé aux astronomes la topographie de cette comète de passage dans le système solaire interne. Les images réalisées avec la caméra à haute résolution ont été retravaillées tout de suite après leurs réceptions afin d'en augmenter la netteté (la caméra souffre de problèmes de mis au point depuis 2005). Les astronomes découvrirent alors avec stupéfaction la comète en proie à une improbable tempête de neige ! Du jamais vu !
Au cours des survols d'autres comètes, jamais tel spectacle n'avait encore été enregistré. Composés d'eau, ces grêlons et boules de neige - dont certaines ont la taille d'un ballon - s'échappent de la surface du noyau par des dizaines de petits trous. La « tempête » semble s'étendre sur quelques dizaines de kilomètres et être provoquée par l'exposition de la comète au soleil. Les chercheurs pensent que des poches de glace carbonique réagissent à l'ensoleillement. La glace se sublime et charrie en même temps des morceaux de glace d'eau qui sont ensuite propulsés autour de la petite comète.