Un cratère, ou « doline », apparu près du kibboutz d’Ein Gedi, en octobre 2014. ABIR SULTAN / EPA
Les hauteurs du kibboutz d'Ein Gedi offrent une vue inoubliable sur la mer Morte, étendue d'eau bleu cobalt ourlée de concrétions de sel et bordée d'escarpements rocheux. Mais Yehuda Roth est accoutumé à ce paysage qu'il a le loisir de contempler depuis plus de quarante ans. C'est un autre aspect du panorama qui retient l'attention de l'ingénieur hydraulique, habitant historique du kibboutz.
« Regardez, dit-il en désignant un large périmètre s'étendant au pied des falaises.
Avant, ici, c'était couvert de palmeraies, tout était vert.
Aujourd'hui, la moitié de nos plantations de dattiers sont "kaputt". » Sur une parcelle se dresse tristement une rangée d'arbres laissés à l'abandon, carbonisés par le soleil.
A Ein Gedi, la phœniciculture - la culture des dattes - est directement menacée par les « dolines », ces trous qui s'ouvrent dans le sol à mesure que la mer Morte se retire. Le bassin aquatique le plus bas du globe s'assèche inexorablement, et la multiplication des cratères en est l'un des symptômes les plus alarmants. En reculant, l'eau laisse derrière elle un terrain truffé de poches de sel. Au contact de l'eau douce, celles-ci peuvent s'effondrer brusquement, avalant tout ce qui se trouve à la surface. En janvier, une portion de la route 90, le grand axe longeant la mer Morte côté israélien, s'est affaissée à cause d'une doline. La voie est maintenant fermée à la circulation en contrebas d'Ein Gedi, obligeant les automobilistes à un contournement fastidieux à travers les champs du kibboutz.
Commentaire: Vous rappelez-vous de cette autre doline géante en Australie, en 2011 ? Dolines et sinkholes sont devenus de plus en plus fréquents ces dernières années : assiste-t-on à un véritable « éventrement » de la planète ?