Victim of tsunami Fukushima
© Reuters300 000 victimes de la catastrophe vivent encore dans des logements provisoires.
Un audit réalisé à la demande du gouvernement japonais et publié ce jeudi 1er novembre révèle qu'une partie de l'argent destiné à la reconstruction du nord-est du pays, ravagé par le séisme et le tsunami de mars 2011, a été utilisée pour des projets qui n'avaient rien à voir. Alors que plus de 300 000 personnes vivent encore dans des logements provisoires, des élus locaux se disent choqués.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Katsunobu Sakurai, le maire de Minamisoma, l'une des villes les plus martyrisées par le tsunami géant et l'accident nucléaire de Fukushima, est choqué d'apprendre qu'une partie du budget de reconstruction du nord-est du Japon a été dépensée, par exemple, pour lutter contre Sea Shepherd, l'organisation écologique qui se livre à des batailles navales contre les baleiniers japonais dans l'Antarctique.

Une partie du budget a aussi servi à apporter du financement à une entreprise fabriquant des verres de contact, loin, très loin des zones sinistrées par la vague géante. Cet argent a été détourné par les politiciens du parti de centre gauche au pouvoir pour satisfaire leur clientèle électorale : des PME livrant des uniformes aux prisons, des agriculteurs.

Plus de la moitié du budget de reconstruction de quelque 240 milliards de dollars n'a toujours pas été dépensée à cause de l'inertie de la toute-puissante bureaucratie qui centralise tous les projets de reconstruction à Tokyo. A cause aussi de la confusion qui règne toujours dans les zones sinistrées.

Environ 40 % du budget déjà dépensé a servi à financer des projets qui n'ont rien à voir avec la reconstruction du nord-est du Japon.