La résolution a été adoptée à 138 voix contre 9. Netanyahu taxe Abbas de « propagande mensongère », Hollande prône un « dialogue direct ».

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L'Onu adopte par 138 voix contre 9 le statut d'Etat observateur à la Palestine
La Palestine est devenu ce jeudi soir, à 138 voix contre 9, Etat observateur à l'ONU.

L'Assemblée générale reconnaît ainsi implicitement l'existence d'un Etat palestinien souverain, malgré les menaces de représailles financières brandies par les Etats-Unis et Israël contre l'Autorité palestinienne.

Le projet de résolution accordant le statut d'"Etat non membre" à une Autorité palestinienne jusqu'ici mentionnée en tant qu'"entité" était attendu.

Son président, Mahmoud Abbas, qui s'est lui-même chargé de rallier les suffrages des 193 Etats membres, a obtenu l'appui d'une quinzaine de gouvernements européens, dont ceux de la France, de l'Italie et de l'Espagne.

Le vote coïncide avec le 65ème anniversaire de l'adoption de la résolution 181 de l'Assemblée générale sur le partage de la Palestine.

Hollande invite à un « dialogue direct »

Le président français a appelé à la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens "sans conditions et le plus rapidement possible", après le vote à l'Assemblée générale de l'ONU accordant à la Palestine le statut d'Etat non membre observateur.

"Le dialogue direct est en effet la seule voie pour trouver une issue définitive à ce conflit. La France est prête à y contribuer, en amie à la fois d'Israël et de la Palestine", a t-il déclaré.

« Propagande mensongère »

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dans la foulé vivement condamné jeudi soir le discours prononcé par le président palestinien Mahmoud Abbas devant l'Assemblée générale de l'ONU : "L'ONU a entendu ce discours rempli de propagande mensongère contre Tsahal et les citoyens d'Israël. Ce n'est pas ainsi que s'exprime un homme épris de paix", a déclaré M. Netanyahu, selon ce communiqué.

« Contre-productif » pour Obama

Washington avait dépêché William Burns et David Hale, secrétaire d'Etat adjoint et émissaire pour le Proche-Orient, à New York pour tenter une dernière fois de convaincre le président de l'Autorité palestinienne de renoncer à son projet.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait par ailleurs rappelé la position de l'administration Obama, qui juge l'initiative "contre-productive" et plaide pour une relance du processus de paix israélo-palestinien.

La solution fondée sur la coexistence pacifique de deux Etats "passe par Jérusalem et Ramallah, pas par New York. Le seul moyen d'obtenir une solution durable, c'est d'entamer des négociations directes", a-t-elle souligné.