Le docteur Evangelos Michelakis et ses collègues de l'université d'Alberta ont publié en 2007 dans Cancer Cell les résultats d'une recherche qui a abouti à des résultats absolument stupéfiants en matière de lutte contre le cancer. Ils ont démontré que dans les cas de cancer, la mitochondrie, la partie de la cellule qui joue le rôle de centrale énergétique de la cellule et qui intervient entre autres pour programmer la mort de la cellule, ce que les chercheurs appellent l'apoptose, était comme désactivée, ce qui faisait que les cellules cancéreuses étaient quasiment immortelles, et que leur métabolisme énergétique était perturbé. Ils ont également trouvé qu'en administrant du dichloroacétate (DCA), un médicament utilisé depuis longtemps pour guérir certains dérèglements du métabolisme, on pouvait réactiver les mitochondries et l'apoptose, ce qui permettait aux cellules cancéreuses de rétablir leur capacité à mourir comme les cellules normales.

Les chercheurs ont également montré que lorsque la mitochondrie fonctionne mal, les cellules cancéreuses font fermenter le glucose pour se fournir en énergie et qu'elles produisent de l'acide lactique au cours de ce processus. Or, celui-ci détruit le collagène qui retient les cellules ensemble dans la tumeur. Les cellules cancéreuses peuvent alors s'en libérer, et se répandre dans d'autres parties de l'organisme, ce qui cause les métastases, et explique pourquoi ces métastases peuvent encore se produire même lorsqu'il y a eu une rémission du cancer suite à un traitement conventionnel (chimiothérapie).

Habituellement, on considère que le cancer est une maladie dérivant d'une malformation des gênes qui se mettent à proliférer. Mais les recherches de Michelakis semblent indiquer que le cancer est en fait une conséquence d'un métabolisme déréglé, ce qu'avait déjà soupçonné un autre chercheur, Otto Heinrich Warburg. Michelakis pense que la mitochondrie peut être réactivée avec le DCA, au contraire des chercheurs en oncologie qui pensent habituellement que la mitochondrie est irrémédiablement endommagée en cas de cancer.

L'équipe d'Alberta a testé l'effet du DCA avec succès sur des cellules cancéreuses humaines in vitro et sur des souris auxquelles elle avait inoculé le cancer. Le médicament fut introduit dans l'eau de boisson des souris et les chercheurs ont constaté une réduction significative de la tumeur en quelques semaines, ce qui tendrait à indiquer que le traitement par voie orale est possible. En outre, le DCA ne ciblait que les cellules cancéreuses, et il n'entravait pas l'activité des cellules normales.

En 2010, les premières études cliniques ont été menées sur des personnes atteintes de cancer. Le DCA a ensuite été testé sur 5 patients atteints de tumeurs cérébrales très agressives, et il a permis de prolonger la vie de 4 de ces patients, tandis que le 5ème est décédé.

Le DCA promettait donc d'être un traitement bien plus sûr et bien moins onéreux pour le cancer que les traitements traditionnels dont la toxicité est souvent très grande pour le patient, occasionnant des effets secondaires nombreux et invalidants. Et pourtant, les laboratoires pharmaceutiques ne se sont guère montrés intéressés par les travaux de Michelakis. La cause de ce désintérêt ? Le DCA est tellement ancien que son brevet d'invention est caduque, ce qui signifie qu'il est très économique, et ne permettrait pas à des laboratoires de réaliser de substantiels profits, au contraire des traitements conventionnels contre le cancer, qui sont très onéreux.

Le DCA est presque abandonné et il a fallu faire appel à la générosité de donateurs pour payer les recherches qui ont été stoppées avant l'expérimentation humaine proprement dite. Seuls, quelques médecins alternatifs l'ont essayé et se sont parfois échangés leurs résultats.

Néanmoins, le site de l'Institut Faché rapporte que 80 personnes qui se sont procurées du DCA sur internet pour se livrer à l'automédication sont décédées.