Notre-Dame-des-Landes cabanes
© AFPNotre-Dame-des-Landes. Les cabanes seront démolies, les opposants pas expulsés.
La Châtaigneraie.

Le tribunal de Saint-Nazaire a tranché. Le préfet est autorisé à démolir les « nouvelles cabanes » érigées sur le site du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Mais trêve hivernale oblige, les opposants ne devraient pas en être expulsés...

« Le préfet est donc autorisé à démolir, mais en aucun cas autorisé à expulser les occupants de ces cabanes », commente Me Lemoigne, avocat de l'association des opposants au projet d'aéroport qui a indiqué que plusieurs de leurs « occupants sans droit ni titre » avaient officiellement déclaré ce lundi à la préfecture et au concessionnaire de l'aéroport le groupe Vinci qu'il s'agissait de leur domicile principal.

Selon Me Lemoigne et deux représentants des habitants de ces cabanes présents au tribunal de Saint-Nazaire, la préfecture de Loire-Atlantique ne pourrait les expulser qu'en entamant au préalable une nouvelle procédure judiciaire, alors que la trêve hivernale a commencé.

Un feuilleton judiciaire

Lors de l'audience du 4 décembre la préfecture de Loire-Atlantique avait réclamé leur démolition, sous 48H00...
Notre-Dame-des-Landes fights with police
© AFPNotre-Dame-des-Landes : les forces de police
Mais la préfecture avait adressé sa demande à l'attention des anciens propriétaires du terrain, expropriés : depuis le 23 novembre c'est le groupe Vinci, concessionnaire de l'aéroport, qui en est devenu propriétaire. Le juge qui statuait en référé avait pris tous les intervenants de court lors de l'audience en se donnant une semaine pour réfléchir.

Installées le 17 novembre lors d'une importante manifestation d'opposants, ces « cabanes », sans permis de construire, sont devenues le symbole de la lutte des anti-aéroport. Depuis la mi-octobre une campagne d'expulsions des squatteurs installés sur la zone, et de démolitions de fermes et cabanes qu'ils occupaient, se poursuit à l'aide d'importants et coûteux effectifs de forces de l'ordre qui tentent de mettre un terme à ce qui est devenu, selon les opposants installés sur place, un des « plus grand squat à ciel ouvert d'Europe ».

Pour tenter de déminer le sujet qui a tourné au niveau national à la polémique, le gouvernement a repoussé de six mois le défrichage prévu initialement en janvier 2013 et créé une commission de dialogue. Mais la ministre de l'Ecologie Delphine Batho rappelait dès lundi matin que cette commission n'a pas pour objet la « remise en cause du projet » d'aéroport.