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C'est étonnant, mais ce rapport vient de l'Onu... Je vous avais alerté de la chose depuis pas mal de temps (informations complémentaires), donc on prendra cela comme une confirmation... L'avantage c'est que l'on sait à quoi s'en tenir en France pour l'instant...

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Les perturbateurs endocriniens chimiques pourraient être en partie responsables de la recrudescence de malformations à la naissance, de cancers hormono-dépendants et de troubles neurologiques et psychiatriques, selon un rapport de l'Onu publié mardi.

Selon ce rapport conjoint du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE) et de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) intitulé « L'Etat de la science sur les perturbateurs endocriniens chimiques », « de nombreuses substances chimiques synthétiques dont les effets perturbateurs sur le système endocrinien n'ont pas été testés pourraient avoir des conséquences non négligeables sur la santé ».



Les experts soupçonnent ces substances d'être responsables des troubles de la reproduction observés chez l'homme, de la hausse des cancers, autrefois rarissimes, chez l'enfant, mais aussi de l'asthme, des accidents vasculaires-cérébraux, de la maladie d'Alzheimer et de Parkinson, de l'obésité, ou encore de la disparition de certaines espèces animales.

De plus, les enfants exposés avant ou après la naissance à ces perturbateurs sont jugés particulièrement vulnérables et susceptibles de développer plus tard des troubles du comportement ou de l'apprentissage, telle la dyslexie.

Dans certains pays, ces troubles affectent 5 à 10 % des enfants à la naissance, et l'autisme peut affecter jusqu'à 1% des enfants. Les leucémies et les cancers du cerveau sont aussi en hausse chez l'enfant, selon le rapport.

Pour aboutir à ces conclusions réunies en 28 pages, les experts de l'Onu se sont appuyés sur les conclusions d'études sur l'impact des produits chimiques sur l'homme et l'animal.

Des « centaines de milliers de perturbateurs »

Parmi les substances incriminées figurent les phtalates, longtemps utilisés pour rendre les matières plastiques plus souples. Les phtalates sont utilisés notamment pour fabriquer des jouets, des tétines, des parfums et des médicaments, ainsi que des produits cosmétiques, comme des déodorants.

Le rapport cite également les perturbateurs présents dans les pesticides, les appareils électroniques, ainsi que certains additifs ou contaminants dans l'alimentation. Les experts estiment qu'ils seraient présents dans les récipients ou les bouteilles et passeraient dans les boissons et l'alimentation.

Le bisphénol A, interdit depuis le début de l'année en France pour les contenants destinés aux enfants de moins de trois ans, en fait partie. On le retrouve dans le polycarbonate et dans des résines époxy utilisées dans le revêtement intérieur des boîtes de conserve, des canettes et des canalisations.

Mais les auteurs du rapport soulignent que des "centaines de milliers" d'autres perturbateurs sont utilisés dans le monde et que seule une petite partie est reconnue comme potentiellement nuisible pour la santé et le système endocrinien.

« Les produits chimiques occupent une place de plus en plus importante dans la vie moderne et sont essentiels à beaucoup d'économies nationales, mais leur gestion irrationnelle remet en cause la réalisation d'objectifs de développement essentiels et le développement durable pour tous », a déclaré Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE.

« Il est clair que certains de ces polluants chimiques peuvent affecter le système endocrinien et (...) peuvent aussi interférer dans les processus de développement des êtres humains et des espèces animales », met en garde le rapport.

Cause génétique et environnementale

La contamination intervient de plusieurs façons, notamment du fait de la modification de l'environnement.

« Les perturbateurs endocriniens chimiques peuvent entrer dans l'environnement principalement par le biais des effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles et l'incinération et le rejet des déchets. L'être humain peut y être exposé lors de l'ingestion de nourriture, de poussière et d'eau ou de l'inhalation de gaz et de particules présents dans l'air, ainsi que par contact cutané », souligne le rapport.

Les auteurs déclarent par conséquent l'existence d'« une menace mondiale qui doit être résolue », et qui pourrait être « largement sous-estimée ».

Ils préconisent d'approfondir les recherches afin de bien comprendre les liens qui existent entre ces perturbateurs endocriniens chimiques et les troubles observés.

« Tous ces troubles complexes ont des causes à la fois génétiques et environnementales », soulignent-ils.

« Mais comme les connaissances dont on dispose sont très lacunaires, il est extrêmement difficile de déterminer exactement les causes et les effets. »

« Les perturbateurs endocriniens chimiques connus ne constituent que la 'partie émergée de l'iceberg' et il faut disposer de méthodes de test plus complètes pour identifier d'autres perturbateurs endocriniens éventuels, leurs sources et leurs modes d'exposition », concluent-ils.