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François Hollande le 19 avril 2013 à Paris. WITT/SIPA
Le gouvernement réfléchit aux moyens de résorber le déficit des retraites...

C'est une réforme explosive à laquelle va s'attaquer l'exécutif. Alors que selon les dernières prévisions, le déficit du régime général des retraites devrait atteindre plus de 20 milliards d'euros à l'horizon 2020, malgré la réforme Fillon de 2010, le gouvernement entend assurer leur avenir d'ici la fin de l'année. Pour préparer le terrain, Jean-Marc Ayrault a reçu ce lundi à Matignon les organisations syndicales et patronales, chacune séparément, avant la conférence sociale des 20 et 21 juin qui doit mettre sur les rails la réforme des retraites.

Personne ne sera épargné

Au début du mois, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a confirmé dans un entretien au Figaro, qu'«un effort sera nécessaire, auquel devront participer tous les Français».

Au lieu de jouer sur l'âge légal de départ, qui sera de 62 ans en 2017, le gouvernement devrait toucher à l'allongement de la durée de cotisation, aujourd'hui fixée à 41,5 ans pour le régime général. Selon les informations d'Europe 1, elle pourrait atteindre 44 ans à l'horizon 2035. En clair, puisque le premier CDI est signé en moyenne à 26 ans, pour avoir une retraite à taux plein, il faudrait travailler jusqu'à 70 ans! Le Medef de son côté préconise d'allonger la durée de cotisation à 43 ans d'ici 2020 et de repousser l'âge légal de la retraite à au moins 65 ans à l'horizon 2040.

Mobilisation syndicale

Dans tous les cas, le gouvernement devra faire face à la mobilisation des syndicats. La CGT prédit déjà des manifestations d'ampleur. Son de cloche similaire du côté de Force Ouvrière. Son patron, Jean-Claude Mailly a estimé ce lundi matin sur Canal + qu'il «n'y a aucune raison qu'on augmente encore la durée de cotisations. Elle est déjà en hausse et elle est trop forte selon nous». De son côté, la CFDT prône «une réforme de fond, c'est-à-dire plus juste, un système plus lisible». «Est-ce que vous trouvez normal qu'aujourd'hui la retraite des femmes soit en moyenne autour de 900 euros, et celle des hommes autour de 1.600 euros?» a demandé Laurent Berger en suggérant de «remettre à plat et regarder où sont les inégalités».