Le même jour que la catastrophe de Brétigny, une locomotive opérant pour Areva a déraillé suite au déboulonnement volontaire d'une éclisse. La SNCF estime que tout rapprochement entre les deux affaires serait « aventureux ».

Eclisse_rails ferroviaires
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Une éclisse en partie déboulonnée a entraîné vendredi le déraillement partiel d'une locomotive sur un site du groupe nucléaire Areva en Haute-Vienne, le même jour que l'accident de Brétigny, a-t-on appris mercredi auprès de la SNCF qui privilégie la piste du sabotage. Une enquête a été ouverte à Limoges, notamment pour « mise en danger de la vie d'autrui », selon des sources concordantes.

Le déraillement partiel de la locomotive - l'un des essieux a quitté la voie - a été provoqué vendredi 12 juillet par une traverse soulevée sur cette voie longue de deux kilomètres située au lieu-dit du Pradelet, à 30 km au nord de Limoges, a-t-on appris auprès d'Areva. Il n'a pas fait de blessés.

Sur ce site, Areva entrepose notamment de l'uranium appauvri provenant de Pierrelatte, où se trouve une partie du complexe nucléaire de Tricastin. L'uranium appauvri y est transporté dans des conteneurs acheminés en train. Au moment du déraillement toutefois, aucun transport d'uranium n'était en cours.

Plainte contre X pour sabotage

Le déraillement a été revendiqué par mail le 13 juillet auprès du Populaire du Centre par « un militant antinucléaire », selon ce journal. Le courriel, précise le quotidien, est arrivé le jour de l'ouverture d'Urêka, un musée de la mine en partie financé par Areva. La SNCF a déposé plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui » et Areva pour sa part a déposé une plainte contre X pour sabotage. Selon le Populaire du Centre, deux employés de la SNCF présents au moment des faits ont également porté plainte.

Le déraillement s'est produit le même jour que l'accident de train qui a tué six personnes à Brétigny-sur-Orges (Essonne) mais la SNCF avertit que tout rapprochement avec ce déraillement partiel probablement dû à un acte de malveillance serait « aventureux » même s'il s'agit d'éclisse dans les deux cas.

A Brétigny, la SNCF privilégie la thèse d'une défaillance matérielle d'une éclisse. Selon l'opérateur ferroviaire, cette pièce d'acier de dix kilos reliant deux rails s'est détachée et est venue se loger au centre de l'aiguillage, provoquant une des pires catastrophes ferroviaires de ces dernières années.