L'armée de l'air israélienne a mené un bombardement aérien au Liban, vendredi 23 août, quelques heures après le tir de quatre roquettes vers le nord de l'Etat juif revendiqué par un groupe lié à Al-Qaida. L'attaque visait "un site terroriste situé entre Beyrouth et Saïda", dit un communiqué des militaires. "Les pilotes ont dit avoir touché la cible directement." Plusieurs sources israéliennes et libanaises indiquent que le raid a eu lieu près de Naameh.

Selon l'agence nationale libanaise, l'armée israélienne visait une position du Front populaire de libération de la Palestine-commandement général (FPLP-CG), un mouvement nationaliste réputé proche du régime du président syrien Bachar Al-Assad.

D'après un porte-parole du FPLP-CG, le bombardement n'a fait "ni victimes, ni dégâts". Le groupe s'est dit surpris d'avoir été pris pour cible, les tirs de roquette visant le nord d'Israël ayant été revendiqués par un groupe radical sunnite lié à Al-Qaida, les Brigades Abdallah Azzam, qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l'Etat hébreu en 2009 puis 2011.

"TIMING SUSPECT"

"Le FPLP-CG n'a rien à voir avec l'affaire des roquettes, s'est défendu son porte-parole. Au contraire, nous estimons que le timing de ces roquettes est assez suspect, il y a des points d'interrogation. Les Israéliens tentent tout le temps de semer la dissension entre Palestiniens et Libanais."

Deux des quatre roquettes tirées vers Israël ont frappé des zones peuplées, causant des dégâts mais pas de victimes. Israël a imputé cette attaque à une "organisation djihadiste internationale" et imputé sa responsabilité au "Liban et aux forces armées libanaises", selon un communiqué de l'armée israélienne. Le président libanais, Michel Sleimane, a dénoncé les tirs de roquette comme "une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU et de la souveraineté libanaise" : "Je demande aux services concernés d'arrêter et de présenter à la justice les auteurs de ces actes."

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a mis en garde contre toute attaque de ce type. "Quiconque nous fait du mal, ou tente de nous faire du mal, devrait savoir que nous le frapperons", a-t-il dit lors d'une intervention télévisée.