Dans une note de service adressée aux CRS placés sous ses ordres, un gradé justifie sa demande par une "baisse de 15%" des contraventions en 2013 et recommande "d'être moins indulgents" et de "ne pas hésiter à relever les infractions".

Un gradé a récemment demandé, par note de service, que les CRS sous ses ordres dressent chacun au moins trois procès-verbaux électroniques (PVE) par vacation, menaçant de ne pas leur accorder de repos en fin d'année.

Dans cette note de service datée du 7 octobre, que l'AFP s'est procurée jeudi, le commandant de la CRS autoroutière du sud de l'Ile-de-France invoque une augmentation de l'accidentologie "depuis le mois de juin" et demande que les contrôles soient accrus.

Concernant "l'activité répressive" de ses troupes, il pointe une "baisse de 15%" en 2013 et recommande "d'être moins indulgents" et de "ne pas hésiter à relever les infractions". "Concernant les PVE", la note indique que ce commandant "a fixé pour objectifs 3 PVE" par fonctionnaire et par vacation "notre mission autoroutière ne pouvant justifier", en raison de la hausse des accidents, "que des agents puissent effectuer une vacation sans constater la moindre infraction".

L'octroi du repos "s'effectuera au vu de l'activité de l'unité"

"Actuellement, ce nombre n'est pas atteint", dit-il dans sa note, et "il rappelle que l'octroi de repos supplémentaires en fin d'année s'effectuera au vu de l'activité de l'unité et de l'accidentalité qui en résultera". "Officiers en gants blancs et père fouettard", a raillé un syndicat de police, Alliance, dans un tract mis en ligne jeudi. Il ajoute avoir "cru comprendre" que "les quotas imposés aux agents autoroutiers des CRS avaient disparu (...) au profit de l'activité qualitative".

Interrogée par l'AFP, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a nié toute "politique de quotas" de PV "au plan national". Cette dernière a précisé que la direction des CRS incite au "recours plus fréquent aux PVE", au lieu des carnets de PV à souches manuels. "C'est un système sécurisé", a-t-elle argué. Alliance dit avoir saisi de ce sujet le directeur central des CRS.

La même note évoque aussi la déontologie ou les aspects matériels des CRS. Concernant leurs véhicules, elle précise qu' "en cas de crevaison il est formellement interdit de circuler avec un pneu crevé" et que si le fonctionnaire ne peut procéder "au changement de roue", une "solution de dépannage doit être trouvée". Tout manquement sera aussi sanctionné, prévient la même note.