La justice française a condamné mercredi, en appel, à des amendes de 1.000 euros avec sursis les 12 membres d'un collectif qui avaient appelé au boycott de produits israéliens lors de rassemblements dans un supermarché.

Les prévenus, poursuivis pour "provocation à la discrimination", avaient été relaxés en première instance en décembre 2011, mais le parquet avait fait appel.

Deux actions menées par leur collectif dans un supermarché de la banlieue de Mulhouse (est) étaient en cause, l'une remontant à septembre 2009 et l'autre à mai 2010. Les militants avaient appelé les clients à boycotter les produits israéliens.

Leurs actions s'inscrivaient dans le cadre d'une action internationale appelée BDS (boycott, désinvestissement, sanctions). Ils reprochaient à « Israël » d'exporter des produits issus des colonies juives en Cisjordanie occupée en les faisant passer pour des produits issus de son territoire internationalement reconnu (entité sioniste), avec les mêmes avantages douaniers que les produits israéliens.

Parmi les douze prévenus, certains ayant participé aux deux actions visées ont été condamnés deux fois à l'amende avec sursis de 1.000 euros.

Par ailleurs, les militants ont été condamnés à verser solidairement plusieurs milliers d'euros aux parties civiles, parmi lesquelles la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), l'association Alliance France-Israël et Avocats Sans Frontière au titre des dommages et intérêts pour préjudice moral, en plus des frais de justice.

Plusieurs affaires similaires ont fait l'objet de décisions de justice disparates en France.

En septembre dernier, sept militants ont ainsi été condamnés à Alençon (centre) à des amendes de 500 euros avec sursis pour une action comparable dans un hypermarché en février 2010. Ils ont été reconnus coupables d'"entrave à une activité économique" mais pas de "provocation à la discrimination".

En revanche, quelques semaines auparavant, en août 2013, le tribunal correctionnel de Perpignan avait relaxé trois militants qui avaient appelé au boycott de produits israéliens devant une grande surface de la ville en mai 2010