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Les deux soldats du feu de Carouge dénoncés pour avoir effectué le geste de ralliement des fans de l'humoriste Dieudonné ont été mis à pied.

Pour rappel, les détracteurs de ce geste le jugent antisémite, alors que ses partisans défendent son caractère «anti-système» et «irrévérencieux».

Contacté juste après avoir appris sa sanction, K., l'un des deux pompiers visibles sur la photo se montrait surtout déçu: «Je servais ma commune depuis quatre ans, et voilà que je me fais virer pour ça.»

Si certains «quenelleurs» sont adeptes de mises en scène en des endroits associés à la communauté juive ou à la Shoah, K. - lui - jure que la photo n'avait aucun caractère politique: «Je suis moi-même fils d'une mère juive, et là première chose que l'on voit quand on entre chez moi, c'est un étoile de David».

Il annonce sa volonté de poursuivre en justice le site «JSS News», qui avait dénoncé le cliché auprès des autorités au nom d'une «chasse aux nazillons». «C'est de la calomnie. On ne se laissera pas faire. Mais on se battra sans haine, par des moyens légaux.»

«Il connaissait la signification de son geste»

Contactée, l'association de lutte contre l'antisémitisme CICAD - qui n'est pas intervenue dans cette affaire - peine à comprendre les explications de K.: «Ce monsieur savait que le geste de la quenelle avait déjà été fait devant des bâtiments de la communauté juive ou en des lieux liés à la déportation», estime Johanne Gurfinkiel, secrétaire général. «Il connaissait la signification de son geste. En plus, il a posé en uniforme. Normal qu'il en réponde devant l'institution concernée et en assume les conséquences.»

Un cadre «pas anodin»

Contactée, la conseillère administrative en charge de la sécurité à Carouge, Stéphanie Lammar, explique la décision comme suit: «Ces deux personnes n'ont pas respecté une directive interne qui interdit aux pompiers de poster des photos en uniforme sur le Net. Par ailleurs, et surtout, ils ont diffusé cette image sur un site qui n'est pas anodin, aux côtés de photos de personnes faisant des «quenelles» devant des lieux comme Auschwitz, ou devant des synagogues.»

«Nous n'entrons pas en matière sur la symbolique-même du geste de ces pompiers, pour savoir s'il est antisémite ou non, mais cette juxtaposition n'était pas acceptable pour l'image des soldats du feu de Carouge et du Canton».

Les deux jeunes étaient des pompiers volontaires, et non pas professionnels.

Plus de 2000 personnes se sont inscrites en moins d'une semaine sur la page de soutien créée sur Facebook .