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Le trolleybus après l'explosion de ce lundi, à Volgograd - DR
Le bilan officiel s'alourdit à la suite d'une explosion survenue lundi matin dans un trolleybus à Volgograd. Désormais les autorités parlent de 14 morts et 28 blessés. Et lient cette explosion et l'attentat suicide qui a fait 17 morts dimanche.

La ville de Volgograd, déjà ébranlée dimanche par un attentat qui fait 17 victimes à la gare de Volgograd , a été secouée ce lundi matin par une nouvelle explosion meurtrière. Celle-ci est intervenue en début de matinée dans un trolleybus. Le Comité d'enquête de Russie , chargé des principales investigations criminelles dans le pays, a aussitôt annoncé l'ouverture d'une enquête pour « attentat terroriste » et « trafic d'armes », selon le porte-parole de l'organisme, Vladimir Markine.

Un kamikaze de sexe masculin et 4 kilos d'équivalent TNT

En fin de matinée, les enquêteurs liaient cette explosion à l'attentat qui a touché la gare de Volgograd dans la journée de dimanche. Les premiers éléments de l'enquête sur cet attentat indiquent que « l'engin explosif a été déclenché par un kamikaze de sexe masculin », a précisé le comité d'enquête russe dans un communiqué publié uniquement en russe pour le moment .

Les explosifs utilisés pour l'attentat présentent des éléments « identiques » à ceux utilisés dimanche, ce qui « confirme la version d'un lien entre les deux attentats », a ajouté le Comité d'enquête de Russie qui évoque un engin explosif composé d'au moins 4 kilos de TNT. A titre de comparaison, l'attentat de dimanche à la gare de Volgograd a été perpétré par une charge explosive évaluée à plus de 10 kilos d'équivalent TNT.

Toujours selon ce communiqué, les autorités procèdent actuellement à des test génétiques sur les restes présumés du kamikaze _ dont un doigt tenant encore la goupille d'une grenade _ afin de tenter d'établir son identité.
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L’image présumée de l’auteur de l’attentat de Volgograd ce lundi. La photo a été transmise à « la Voix de la Russie » par les services russe de lutte anti-terroriste - DR
Selon « La voix de la Russie », qui aurait eu accès aux toutes premières données d'identification, le responsable de l'attentat de ce lundi serait un homme âgé de 32 ans répondant au nom de Pavel Petchenkin. Né Voljsk, une ville de la République russe des Maris, il aurait rejoint les militants du Daghestan au printemps de 2012 et, après s'être converti à l'islam, il aurait pris le nom d'Ansar Ar-russi..

Les test ADN qui pourraient confirmer son identité sont cependant toujours en cours. Selon « la Voix de la Russie », le père de Pavel Petechkin aurait ce lundi donné son sang afin de permettre les tests ADN.

La sécurité renforcée dans toute la Russie

A la suite de ce deuxième attentat, le président russe Vladimir Poutine a ordonné un renforcement des mesures de sécurité dans toute la Russie. Vladimir Poutine « a donné au comité national antiterroriste une série d'instructions pour renforcer la sécurité sur l'ensemble du territoire de la Fédération de Russie », a déclaré ce lundi un porte-parole du comité, cité par les agences russes.

Des mesures immédiates puisqu'à la suite d'un bagage abandonné, la Place Rouge de Moscou a été évacuée et interdite.

« Pour le second jour de suite, nous sommes en train de mourir - c'est un cauchemar », a dit une femme près des lieux de l'attentat, où le trolley bleu et blanc était réduit à une carcasse, le toit arraché par l'explosion, au milieu d'une chaussée jonchée de cadavres. Aucune des attaques n'a été revendiquée pour le moment. Les autorités ont déclaré que 37 personnes avaient été hospitalisées après l'attaque de la gare et 23 autres après l'explosion dans le trolleybus.

Un bilan humain revu à la hausse au fil des heures

Vladimir Markine a dans un premier temps fait état d'un bilan de 10 morts, selon « des données préliminaires », confirmant un bilan donné par des représentants des forces locales de la région de Volgograd (ancienne Stalingrad), ville située non loin du Caucase russe instable. « Le 30 décembre à 8H23 (heure locale) une explosion s'est produite dans un trolleybus. D'après les premiers éléments, l'explosion a fait des morts et des blessés » avait dans un premier temps indiqué un communiqué du ministère des Situations d'urgence de Russie.

Mais quelques heures plus tard, selon "la voix de la Russie" le bilan s'avère plus lourd. Citant le vice-gouverneur de la région de Volgograd Vassili Galouchkine, "la voix de la Russie" évoque 23 morts et une quinzaine de blessés. Un bilan proche de celui, revu à la hausse, par les autorités officielles. Celles-ci évoquent désormais 14 morts et 28 blessés. La plupart des blessés souffriraient avant tout de brûlures.

Il est vrai que les premières images disponibles montraient la carcasse du trolleybus largement éventrée sur la moitié de sa longueur et son intérieur littéralement pulvérisé, laissant craindre que le bilan ne s'avère au fil des heures beaucoup plus lourd qu'annoncé en début de journée. Selon les premiers constats des enquêteurs sur place, les fenêtres des immeubles environnants ont été soufflées jusqu'au cinquième étage.

Le véhicule entièrement détruit

L'explosion a eu lieu a 08H23 locales (04H23 GMT), a précisé le ministère des Situations d'urgences dans un communiqué. Et à environ 3 kilomètres de celui de dimanche. Selon les images montrées à la télévision russe, le véhicule a été totalement détruit par la puissante explosion.

Les images diffusées par la chaîne de télévision russe, Rossiya-24 :


17 morts dimanche lors d'un attentat suicide

Dimanche, un attentat attribué à une kamikaze avait donc fait 17 morts, selon un dernier bilan, dans la gare de la même ville, très fréquentée alors que le week-end marquait le début de la période des fêtes pour de nombreux Russes.

L'attentat a renforcé les craintes concernant la sécurité des JO d'hiver organisés en février à Sotchi, station balnéaire située aux pieds du Caucase. Les mesures de sécurité ont été renforcées dans les principales gares et principaux aéroports de Russie après l'attentat de dimanche. Le Comité international olympique (CIO) a dit lundi n'avoir aucun doute sur la capacité des autorités russes à assurer la sécurité à Sotchi.

Les autorités régionales avaient par ailleurs annoncé avoir mis en place un niveau élevé d'alerte anti-terroriste dans la région de Volgograd pour les 15 jours à venir.

La rébellion islamiste cherche à établir un Etat islamiste dans le Caucase du Nord, et son chef, Dokou Oumarov, ennemi numéro un du Kremlin, avait appelé en juillet dans une vidéo à des attaques pour empêcher « par tous les moyens » le déroulement des JO de Sotchi.