Confrontés à une vague de froid historique, les États-Unis et le Canada continuent de battre des records dépassant parfois les -40°c. Des niveaux extrêmement bas qui peuvent se révéler mortels pour quiconque sortirait sans équipement approprié.

Froid polaire
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Si les habitants sont invités à rester au chaud chez eux, ce n'est pas pour rien. « Le froid, c'est le vrai tueur ici », déclare le maire d'Indianapolis Greg Ballard. "En 10 minutes, vous pourriez mourir sans vêtements appropriés". Pour les personnes qui se trouvent à l'extérieur, le danger guette lorsque l'hypothermie s'installe et que le corps se refroidit. Le contact avec la neige et le vent augmente ce risque. Quand la température du corps descend entre 32 et 35°c, l'hypothermie est modérée, en dessous de 28°c elle devient sévère. Sous 20°c, la survie devient miraculeuse.

« L'exposition prolongée à de très basses températures provoque un stress à la fois métabolique et psychologique important. Le corps lutte contre la sensation de froid, tandis que la victime angoisse à l'idée de ne pas être secourue et de mourir» explique Dr Mauro Oddo, un médecin suisse. La mort est lente, la victime est de moins en moins réactive puis s'endort progressivement.

Pour se défendre face au froid, le corps active ses défenses thermorégulatrices, le frissonnement, la chair de poule, l'augmentation du risque cardiaque et respiratoire. Le sang est alors envoyé vers le coeur pour préserver les organes vitaux tandis que les extrémités se refroidissent, les premières engelures peuvent apparaître.

Ce mécanisme qui retarde l'entrée en état d'hypothermie entraîne un épuisement progressif, plus rapide sur les sujets âgés ou en mauvaise santé. Quand ce mécanisme prend fin, l'hypothermie s'installe. Faute d'énergie, la fréquence cardiaque et respiratoire diminue, les frissonnements cessent et l'état de conscience s'altère. Au bout du processus, si rien n'est fait pour réchauffer le sujet, le coeur cesse de battre et la victime tombe dans le coma.

Le froid polaire toucherait actuellement quelque 187 millions de personnes en Amérique du Nord. Si les températures devraient remonter en fin de semaine, les conditions vont d'ici là rester difficiles.