Voici encore un phénomène qui sème le trouble sur les différences entre les plantes et les animaux. Il y a peu de temps, une publication affirmait que les plantes sont capables de « parler », soit d'utiliser des sons entre elles et de communiquer entre elles par les racines, via les réseaux de champignons.

La nouvelle publication affirme que des expériences permettent d'enseigner aux plantes d'apprendre plus vite et d'oublier plus lentement au sein des environnements qui privilégient ce comportement. Les chercheurs ont utilisé une plante qui amuse et interpelle beaucoup les enfants. Il s'agit de Mimosa Pudica. Cette plante est connue pour savoir replier les feuilles en cas de contact.

On a appliqué un protocole qui s'applique usuellement aux tests de comportements des animaux et de leurs compromis.

Les chercheurs ont entraîné la mémoire à court et long terme de la plante en faisant tomber des gouttes d'eau sur les feuilles (les feuilles se replient alors). La plante finissait par ne plus fermer ses feuilles lorsqu'elle « comprenait » (sans cerveau) que cette perturbation n'avait aucun impact réel sur son intégrité. Cet apprentissage était très rapide et moins bon dans un environnement moins favorable (peu de lumière). Cet apprentissage était conservé des semaines durant, même lorsque les conditions avaient changé.

Vous l'avez compris : ce n'est pas parce que les plantes n'ont pas notre système nerveux ni notre cerveau qu'elles ne sont pas capables de réaliser des opérations de mémorisations. Les plantes possèdent un réseau sophistiqué de communication à base de calcium et cela ressemble fort au processus de mémorisation des animaux.

On ne sait toutefois pas encore bien comment elles arrivent à cette prouesse. Il n'empêche : ce genre de découvertes montre de plus en plus la frontière floue qui existe entre animaux et plantes et même notre définition de ce que sont l'apprentissage et la mémoire.

Référence: Gagliano M et al. 2014. Experience teaches plants to learn faster and forget slower in environments where it matters. Oecologia, published online January 05, 2014; doi: 10.1007/s00442-013-2873-7