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Guinée, Liberia, Canada, maintenant Sierra Leone... Les cas « suspects » de fièvre Ebola se sont multipliés ces derniers jours. Le virus tire son nom d'une rivière en République démocratique du Congo (RDC) et a été identifié pour la première fois en 1976. Très contagieux, son taux de mortalité peut atteindre 90 % des cas. Les nouveaux se concentrent dans une zone d'Afrique de l'Ouest.

Ou sévit-il actuellement ?

L'épicentre semble être la Guinée, où les premiers cas ont été recensés début février dans le sud du pays. C'est la première fois que le virus, qui touche habituellement la République démocratique du Congo (RDC), l'Ouganda, le Gabon ou le Soudan du Sud, y est signalé. Selon le dernier bilan des autorités guinéennes et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 87 cas suspects ont été recensés et 61 personnes en sont mortes. Des rumeurs sur une propagation de l'épidémie jusqu'à Conarky, la capitale, ont été officiellement démenties.

En Sierra Leone, deux cas suspects ont été répertoriés officiellement, dont un garçon de 14 ans, probablement mort il y a deux semaines en Guinée et dont le corps a ensuite été transporté dans le pays. Au Liberia, où six cas suspects existent, les autorités dénombrent cinq décès, tous concentrés dans le nord, près de la frontière avec la Guinée. Ces personnes étaient venues du sud de la Guinée pour se faire soigner, selon les autorités libériennes.

Le virus s'est-il propagé jusqu'au Canada ?

Après avoir craint un cas sur leur sol, les autorités canadiennes ont annoncé que les tests sur un homme hospitalisé en début de semaine étaient revenus négatifs. Après son retour d'Afrique de l'Ouest, l'individu avait contracté des symptomes similaires à ceux d'Ebola.

Comment se transmet le virus ?
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© AFP/DESIREY MINKOHDeux membres de la Croix-Rouge désinfectent à l'aide d'un spray la salle de soins intensifs de l'hopital de Kellé au Congo, en 2003.
L'Ebola se transmet par contact direct avec le sang, par des secrétions corporelles, par voie sexuelle ou par la manipulation sans précaution de cadavres contaminés. Des soignants ou des personnes s'occupant de soins funéraires pour les victimes ont ainsi souvent été contaminés.
Le virus lui-même a pour réservoir animal certaines chauves-souris se nourrissant de fruits, qui peuvent être porteuses de la maladie sans pour autant la déclarer. Elles transmettent le virus par morsure, surtout à des primates vivant dans la forêt équatoriale.

Cependant, une étude de chercheurs canadiens, publiée en 2012 sur le site de la revue Nature Scientific Reports, démontre qu'une transmission aérienne est possible. Des porcs infectés et qui hébergeaient le virus Ebola dans leurs voies respiratoires ont transmis l'agent infectieux à des macaques sans aucun contact direct avec eux.

Quels moyens contre la propagation ?

Aucun traitement ni vaccin n'a encore été trouvé. Lorsque des cas sont déclarés, il s'agit donc avant tout d'éviter la propagation, de retrouver toutes les personnes qui auraient pu être en contact avec les malades le plus rapidement possible.

En Ouganda, par exemple, pays touché par des épidémies de fièvre Ebola à plusieurs reprises - 200 morts en 2000, une quarantaine fin 2007, puis dernièrement en 2012 - le gouvernement envoie des organisations sanitaires pour limiter la propagation du virus. Celles-ci sont chargées d'expliquer à la population les symptômes de la maladie (vomissement, diarrhée, saignement) et enseigner les bons gestes (limiter les contacts physiques, le virus se transmettant par la sueur, le sang, le sperme).