Un attentat à la bombe a tué soixante et onze personnes et fait cent vingt-quatre blessés, lundi 14 avril, dans une gare routière d'Abuja, la capitale du Nigeria.

Selon les premières informations recueillies sur place, la bombe se trouvait à l'intérieur d'un bus. Après l'explosion, en pleine heure de pointe, des restes de corps humains étaient éparpillés sur le sol, et des pompiers arrosaient l'autocar contenant encore les cadavres calcinés de passagers.

« LA QUESTION DE BOKO HARAM EST TEMPORAIRE »

Aucune revendication n'est parvenue pour le moment, mais les soupçons des autorités risquent de se porter sur le groupe islamiste Boko Haram, des extrémistes qui réclament la création d'un Etat islamique dans le nord du pays, à majorité musulmane.

Le président nigérian, Goodluck Jonathan, s'est rendu sur les lieux et a laissé entendre que l'attaque était bien le fait des islamistes. « Boko Haram est une vilaine page de l'histoire de notre développement, (...) mais nous allons en venir à bout, (...) la question de Boko Haram est temporaire », a-t-il assuré. La capitale du Nigeria n'avait plus connu d'attentat de ce type depuis avril 2012, lorsque des kamikazes avaient attaqué les bureaux d'un journal.

ASSASSINATS, DESTRUCTIONS D'ÉCOLES, ATTAQUES DE VILLAGES

A un an des prochaines élections générales, Goodluck Jonathan est très critiqué pour son impuissance face à Boko Haram. Cette dernière attaque jette à nouveau le doute sur les affirmations de l'armée selon lesquelles les islamistes seraient affaiblis et plus capables de frapper des cibles importantes.

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© REUTERS/AFOLABI SOTUNDELe président nigérian Goodluck Jonathan, s'est rendu sur place et a laissé entendre que l'attaque était bien le fait des islamistes.
En proie depuis 2009 aux actions terroristes de Boko Haram, le nord-est du Nigeria connaît depuis le début de l'année une flambée de violences sans précédent. Les assassinats, destructions d'écoles, attaques de villages, sont devenus quasi quotidiens et auraient fait au moins sept cents morts en l'espace de deux mois, selon l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch. Amnesty International n'hésite plus à dire que la crise est devenue un « conflit armé ».