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Pour la seconde fois en 2 mois, le gouvernement du Brésil a envoyé l'armée dans les rues de l'une des villes dans lesquelles se tiendra la Coupe du Monde de football. Jeudi, des véhicules blindés ont été vus dans la ville de Recife au nord-est de l'Etat de Pernambouc (1ère vidéo), après le pillage et la mise à sac d'un certain nombre de boutiques et de supermarchés.

Le gouvernement n'a pas vraiment eu le choix. Depuis l'entrée en grève mardi dernier de la police d'Etat, qui réclame des salaires plus élevés, des individus se sont livrés au vandalisme et au pillage dans la ville. Les écoles et les universités ont été fermées par mesure de précaution.

Le coup d'envoi de la Coupe du monde sera donné dans cette ville de 3,7 millions habitants le 14 juin prochain, avec le match Côte-d'Ivoire contre Japon. Au total, 5 matches devraient y être disputés.

Ce pillage fait suite à des manifestations qui ont eu lieu dans les villes de São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre, Brasilia, Recife, Fortaleza, Salvador et Campinas.


A São Paulo, jeudi soir, les manifestations ont tourné à l'affrontement avec la police. Les manifestants ont mis le feu à des poubelles et attaqué une banque et un concessionnaire de voitures. La police a employé des gaz lacrymogènes et procédé à l'arrestation de 20 personnes.

Le mois dernier, le gouvernement avait déjà déployé 2.500 militaires à Salvador, une autre ville organisatrice de la Coupe du Monde, pour rétablir l'ordre dans les mêmes circonstances, c'est-à-dire après une grève de la police.

« Nous ne sommes pas contre la Coupe du Monde, nous sommes contre les dépenses du gouvernement pour la Coupe du Monde, surtout l'argent dépensé pour la construction des stades », explique Guilherme Boulos, qui dirige le mouvement des sans domicile fixe de São Paulo, le MTST. « ils auraient pu construire un million de logements avec cet argent », estime Zezito Alves, un autre militant de ce mouvement.

Dans cette même ville de São Paulo, le cartel du crime, le « Comando da Capital (PCC), a déjà promis une « Coupe du Monde de la terreur ». Ce gang compte 6.000 membres en prison, et 3.000 libres, et il est donc tout à fait en mesure de causer de graves problèmes. D'autres gangs de Rio, tels que le Comando Vermelho cartels, le Terceiro Comando et les Amigos dos Amigos, pourraient peser un risque sur le déroulement de la Coupe du Monde.

La seconde vidéo montre comment le but marqué par l'un des joueurs d'un match amateur à Rio par est célébré par des tirs de fusil d'assaut AK-47, jusqu'au déchargement total du chargeur.