Image
L'Europe l'a vraiment fait péter, celle-là ! Suite à ce qui est sûr de rester comme la plus retentissante connerie de l'histoire politique européenne, la Russie se retire du projet South-Stream (« Sud-Alimentation ») et se réoriente vers la Turquie.

C'est une énorme nouvelle !

D'abord, la Russie se retire de South Stream, comme le rapporte RT :
La Russie est forcée de se retirer du projet South Stream, en conséquence de la volonté de l'Union Européenne de ne pas s'associer à l'entreprise, et le flux de gaz sera redirigé vers d'autres clients, a déclaré Vladimir Poutine, à l'issue des entretiens qu'il a eus avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.

« Nous pensons que la position de la Commission européenne a été contre-productive.

En fait, non seulement la Commission européenne n'a en rien contribué à la mise en œuvre [du pipeline South Stream], mais nous avons constaté que des obstacles étaient créés pour l'empêcher.

Eh bien, si l'Europe ne veut pas qu'il soit mis en œuvre, il ne le sera pas. » a dit le Président russe.

« Nous nous tournerons vers d'autres marchés et l'Europe ne sera pas fournie en gaz. Du moins pas en gaz russe.

Nous estimons que ceci est contraire aux intérêts européens et que cela fait du tort à notre coopération » a-t-il conclu.

Le projet South Stream en est au point où « la construction dans la Mer Noire doit commencer », mais la Russie n'a toujours pas reçu l'accord de la Bulgarie.

Investir des centaines de millions de dollars dans un pipeline qu'il faudrait arrêter en arrivant dans les eaux bulgares serait une complète absurdité, j'espère que tout le monde le comprend, a-t-il encore dit.

Poutine croit que la Bulgarie « n'agit pas en état indépendant » en faisant tout ce qu'elle peut pour retarder le projet South Stream qui lui aurait été si profitable.

Il a conseillé aux dirigeants bulgares de « réclamer des dommages et intérêts à la Commission européenne » puisque leur pays aurait pu recevoir aux alentours de 400 millions d'euros annuels, générés par le transit du gaz sur leur territoire.
Image
L'Europe vient de se tirer une balle dans la tête... une balle de très fort calibre, et les choses vont encore s'améliorer (c'est-à-dire empirer, pour l'Europe).

Rappelez-vous à quel point la Turquie, ce grand pays musulman, se faisait lanterner, depuis trente ans qu'elle essayait de devenir membre de l'Union européenne... Eh bien, on dirait qu'elle ne fait pas que se réorienter par rapport à l'Europe, mais qu'elle lui enfonce (pardon) bien profond la balayette, parce qu'à dater d'aujourd'hui, étant donnée la débâcle totale de l'Ukraine, le Sud de l'Europe va dépendre de la Turquie pour une très grande partie de son énergie.

Et RT de rapporter la deuxième grande nouvelle :
Le directeur-général de Gazprom, Aleksei Miller, a fait savoir que le géant qu'il représente allait construire un pipeline qui traversera la Russie, transitera par la Turquie et s'arrêtera à la frontière grecque, donnant ainsi à la Russie accès au marché sud-européen.

Ce pipeline aura une capacité annuelle de 63 milliards de mètres cubes. Un total de 14 milliards de mètres cubes sera fourni à la Turquie, qui deviendra ainsi le deuxième plus gros client de la Russie dans la région, derrière l'Allemagne.

Le nouveau projet comprendra une plateforme de correspondance spéciale, à la frontière turco-grecque, pour les clients du Sud de l'Europe.

Certes, le pipeline sera inscrit au registre du commerce comme entreprise russe, mais Miller a annoncé que Gazprom « prendrait en considération les offres de ses partenaires turcs, s'ils souhaitaient se porter acquéreurs d'une partie du projet ».

« Dans l'immédiat, le volume de gaz russe fourni à la Turquie sera augmenté de 3 milliards de mètres cubes, via le pipeline Blue Stream déjà existant », avait fait savoir un peu plus tôt Vladimir Poutine, au cours d'une conférence de presse commune donnée avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Selon Reuters, 13,7 milliards de mètres cubes de gaz ont été fournis l'an dernier à la Turquie via Blue Stream.

Moscou va également, à partir du 1er janvier 2015, réduire de 6% le prix du gaz vendu à ses clients turcs.
Les gagnants de cette mirobolante affaire :
  • L'Amérique : South Stream a vécu. L'Europe va perdre la fourniture du gaz russe et se retrouver à la totale merci des USA pour son énergie. Les citoyens d'Europe vont, bien entendu, payer beaucoup plus cher leur gaz et leur essence aux grosses compagnies américaines ou assimilées.
  • La Russie : Les Russes peuvent maintenant foncer, et ils le font déjà. Les contrats chinois sont bouclés. Et à présent, le contrat turc. La Russie peut désormais s'abstenir de traiter avec les perdants qui composent l'Union européenne.
  • La Turquie : Snobée et menée en bateau depuis des décennies par l'U.E., elle va devenir une plateforme de transit incontournable vers l'Europe et au-delà. Si le sud de l'Europe a besoin de gaz, il devra traiter avec la Turquie. Avale, Bruxelles !
Les perdants :
  • L'Ukraine : On va voir l'Ukraine se transformer en état-croupion. Une fois que le gaz cessera de passer par les pipelines ukrainiens, le pays ne tardera pas à devenir un terrain-vague de néant. Ils ont mordu à l'hameçon du conte de fées US/UE, gobé la ligne et le bouchon. Avec le Turc-Stream devenu réalité, l'Ukraine a perdu toute signification stratégique, et le conte de fées se transforme pour elle en Freak Show de cauchemar.
  • La Bulgarie, la Serbie, l'Autriche, l'Italie : Tous ces pays de l'Union européenne auraient retiré, de la chaîne South Stream, d'énormes revenus et fourni du travail à des quantités de gens au chômage. Au lieu de quoi ils vont maintenant devoir payer des droits de douane à la Turquie pour pouvoir assurer leurs propres besoins énergétiques.
  • La Grèce : La Turquie et la Grèce ne sont pas exactement sur un pied d'étroite amitié. Mettez en jeu le problème de Chypre et vous pouvez voir comment, dépendre de la Turquie pour votre énergie peut être considéré comme un réel problème de sécurité. Après lui avoir infligé huit ans d'austérité, Bruxelles vient de sodomiser vraiment très profondément la Grèce.
  • Bruxelles : Ils ont vendu la prospérité et la sécurité de l'Europe du Sud pour complaire à leurs maîtres US, pour se laisser graisser les pattes et, très probablement, éviter quelques scandales en provenance de la NSA. L'Europe vient de bazarder sa sécurité énergétique, d'importants revenus, des paquets d'emplois et bien d'autres choses encore, pour une Ukraine infestée de nazis. Les dirigeants de Bruxelles devraient avoir à rendre compte de cette trahison.
Image
C'est 600 millions de dollars au bas mot que la Bulgarie va perdre par l'annulation du projet South Stream, estime l'ex-ministre bulgare de l'énergie Rumen Ovcharov.

Novinite News Agency à Sofia...

Car il n'y aura pas que la perte des revenus du transit, estimés par Vladimir Poutine à 400 millions de $, mais aussi perte du capital initialement investi, perte des investissements futurs en provenance de l'étranger, pertes d'emplois, dommages infligés à l'industrie de la construction, etc. Voilà ce que coûteront à la Bulgarie ses virevoltes et sa faiblesse envers Bruxelles.

Image
Dans une interview accordée ce matin à Nova TV, Ovcharov a commenté l'annonce que 63 milliards de mètres cubes de gaz allaient être redirigés sur la Turquie au lieu de la Bulgarie, suite à la décision de Moscou d'abandonner le projet South Stream.

Image
Il a souligné que la Bulgarie n'allait pas seulement perdre de l'argent mais également subir des pertes géostratégiques et politiques.

Ovcharov, qui fut ministre de l'énergie dans le gouvernement de coalition tri-partite à dominante socialiste, au pouvoir de 2005 à 2007, soutient que ce n'est qu'une question de temps pour que la Bulgarie soit privée du volume de gaz qui transite actuellement par son territoire.

« Le gouvernement de Boris Borisov entrera dans l'histoire comme celui qui aura fait capoter trois projets infrastructurels d'envergure, qui auraient pu aider la Bulgarie à émerger de la crise économique » a-t-il ajouté, insistant sur le fait que la Bulgarie aurait été un pays très différent, si ces trois projets avaient pu voir le jour.

Bienvenue en Europe !

Pendant ce temps-là, North Stream fonctionne très bien en direction des pays du Nord de l'Europe, fournissant à leurs citoyens du gaz bon marché et sûr en provenance de Russie.