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Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, estime que l'attentat qui a frappé l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo "porte la signature de services secrets", dans un entretien paru vendredi dans le journal russe Komsomolskaïa Pravda. Des propos qu'il récuse auprès du HuffPost tout en maintenant son scepticisme à l'égard de la version officielle apportée par le gouvernement français sur la nature des attentats visant Charlie Hebdo.

Dans un entretien accordé à ce journal russe, Jean-Marie Le Pen s'interroge sur la découverte de la carte d'identité d'un des frères Kouachi, retrouvée dans la voiture abandonnée lors de leur fuite, et qui a aidé les policiers à les identifier comme les auteurs de la fusillade qui a endeuillé la rédaction de Charlie Hebdo.
"Ces passeports oubliés des frères Kouachi me font penser à l'avion en feu du 11 septembre 2001 et du passeport appartenant au terroriste retrouvé intact comme par magie", a déclaré Jean-Marie Le Pen, selon des propos retranscrits en russe par le quotidien populaire. "On nous dit désormais que les terroristes sont des idiots et c'est pour cela qu'ils ont soi-disant laissé leurs papiers dans la voiture", a-t-il poursuivi.
Après la publication de cet entretien, l'ancien président du FN s'est désolidarisé de la traduction de ses propos. "Je ne valide pas les retraductions en français d'interviews déjà traduites du français en russe, a indiqué Jean-Marie Le Pen dans un communiqué. Si on veut connaitre mon avis sur tel ou tel sujet, je répondrai moi-même directement."

Contacté par Le HuffPost, le président du Front national confirme pourtant son "étonnement" à l'égard des erreurs commises par les jihadistes. "Je m'étonne de voir qu'ils ont oublié une carte d'identité. Cela me rappelle le passeport retrouvé intact lors des attentats du 11-Septembre. Tout comme je m'étonne que les terroristes aient choisi de sortir en tirant alors qu'ils auraient pu tenir longtemps face à la police", nous a-t-il confirmé au téléphone.

Le Pen ne met pas en cause les services secrets mais...
"La fusillade chez Charlie Hebdo porte la signature d'une opération de services secrets, mais nous n'en avons pas la preuve", aurait confié Jean-Marie Le Pen au journal russe. Des propos qu'il dément cette fois-ci, précisant qu'il faisait référence aux réseaux jihadistes qui sont "une forme de de services secrets opérant dans l'ombre".
Le président d'honneur ne prend pas pour autant ses distances avec les théories conspirationnistes qui se sont multipliées sur Internet, dès les premières heures de l'attaque la semaine dernière contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts.
"Moi, je me borne à regarder les faits et je ne m'extasie pas devant les interprétations officielles du président et de ses ministres", maintient-il auprès du HuffPost. Et de confirmer: "Oui, il y a des choses qui nous sont cachées. Le président de la République ne veut pas prononcer le mot d'islam radical pour masquer la responsabilité directe de l'immigration massive, de la décadence de l'Education nationale" sur la situation actuelle.
Interrogée sur BFMTV vendredi soir, la présidente du FN Marine Le Pen a rappelé que son père avait fait un "communiqué où il conteste formellement ces propos et la traduction qui en a été faite". "Il faut dire que c'est le journal des jeunesses communistes russes, permettez moi de ne pas avoir une confiance totale", a-t-elle ironisé.