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Le gouvernement croate du Premier ministre Zoran Milanovic est parvenu à convaincre une série d'entreprises d'accorder un « nouveau départ » à près de 60.000 citoyens parmi les plus pauvres du pays, et à effacer les dettes qu'ils ont auprès d'elles (La population totale de la Croatie atteint 4,4 millions de personnes).

Même si le plan ne porterait que sur l'équivalent de 1% de la dette totale du pays, le gouvernement espère stimuler l'économie du pays à long terme. La mesure a été votée le 15 janvier dernier, mais elle devait entrer en application dès ce lundi.

Pour être éligibles au programme, les bénéficiaires ne doivent pas être détenteurs d'épargne ou de biens immobiliers, leur dette ne doit pas excéder l'équivalent de 5.100 dollars, et ils doivent dépendre de prestations sociales, ou percevoir un revenu qui ne doit pas dépasser l'équivalent de 138 dollars mensuels.

« Nous estimons que cette mesure devrait s'appliquer à environ 60.000 citoyens », a déclaré le vice-Premier ministre Milanka Opacic. « On leur donnera ainsi une chance pour prendre un nouveau départ sans le fardeau de la dette ».

Selon les estimations, la mesure pourrait porter sur 31 millions de dollars de dettes en souffrance qui devraient être annulées avec l'aval des créanciers qui ont accepté de participer à ce programme. Il s'agit essentiellement d'entreprises de services publics, de banques, d'entreprises de téléphonie, de plusieurs municipalités, ainsi que des services fiscaux du gouvernement. Aucune compensation n'est prévue pour ces abandons de créances.

Le programme devrait permettre de redonner accès aux services bancaires à près de 20% des 317.000 Croates qui en étaient exclus au mois de juillet dernier, en raison de leur surendettement.

Outre ce programme, le gouvernement envisage d'autres mesures pour aider les citoyens les plus en difficultés, et notamment ceux qui ont souscrit des emprunts en francs suisses, et qui ont été frappés de plein fouet par l'abandon de l'indexation de cette monnaie sur l'euro décidée à la surprise générale le 15 janvier dernier. A la suite de cette décision de la Banque Nationale Suisse, le franc suisse s'est apprécié de 20%, entraînant une hausse proportionnelle des encours exprimés dans cette monnaie. Or, de nombreux citoyens dans le monde, notamment en Europe de l'Est, avaient pris l'habitude d'emprunter dans cette monnaie en raison des très faibles taux d'intérêt suisses. Leur dette a donc augmenté de 20%.

Le gouvernement croate veut imiter le gouvernement bulgare qui a décidé de fixer un taux de change spécifique de la monnaie locale contre le franc suisse plus favorable pour les emprunts réalisés dans cette devise.

La Croatie a rejoint l'UE au mois de juillet 2013, mais elle ne fait pas partie de la zone euro. Le pays connait de graves difficultés économiques, et il est plongé dans une récession depuis 6 ans qui a provoqué une réduction de près de 13% de son PIB. Les médias le surnomment parfois « la nouvelle Grèce »...