Benoist Fechner
L'Expresssam., 30 mai 2015 05:01 UTC
© afp.com/ANDREW KRAVCHENKOPhoto fournie par le service de presse du Premier ministre ukrainien le 28 avril 2015, montrant un feu de forêt près de la centrale de Tchernobyl
Le feu de forêt qui s'était déclaré en Ukraine dans la zone contaminée de Tchernobyl est en voie d'extinction. Pour l'Institut de radioprotection (IRSN), il y aura des répercussions en France mais sans impact sur la santé publique.Les pompiers ont en grande partie éteint
le feu de forêt qui s'était déclaré en Ukraine dans la zone contaminée près de
la centrale accidentée de Tchernobyl. Mais des feux isolés persistent toujours, ont indiqué ce jeudi les autorités. La superficie de l'incendie, qui s'est déclaré à une vingtaine de kilomètres de la centrale, presque
29 ans jour pour jour après la catastrophe, a pu être réduite de 320 hectares à 70 hectares.
Le feu "ne se propage plus, l'extinction de foyers de l'incendie isolés se poursuit dans les limites du périmètre contrôlé", expliquent les autorités locales. "Le taux de la radiation est mesuré régulièrement et il ne dépasse pas la norme", a déclaré une porte-parole de l'antenne du service dans la région de Kiev Tetiana Vitovetska. Ce feu de forêt a provoqué une vague de panique sur les réseaux sociaux, plus particulièrement à Kiev mais également en Europe. En France, les fumées dégagées ces jours-ci ne manqueront pas d'avoir un impact sur le niveau de radioactivité constaté, confirme Philippe Renaud à
L'Express. Mais pour cet expert en radioactivité environnementale et en protection des populations, il n'y a pas lieu de s'alarmer outre mesure.
En quoi un incendie dans la zone d'exclusion autour de la centrale de Tchernobyl est-il préoccupant?Depuis l'accident de 1986, les forêts alentour sont fortement contaminées au césium 137. Cet élément radioactif est particulièrement concentré dans la litière, c'est-à-dire les aiguilles et le feuilles agglomérées au sol, mais le bois en contient également. Lorsque la forêt brûle, cette radioactivité se retrouve en suspension dans l'air et peut alors voyager au gré du vent et des pluies. Si la chaleur de l'incendie est particulièrement forte, alors même la litière, d'ordinaire plus humide, peut s'embraser et libérer de la radioactivité.
Est-on confronté pour la première fois à ce problème?L'IRSN s'est déjà intéressé à ce sujet parce que les incendies sont fréquents dans cette région de l'Ukraine. D'ordinaire, les plus gros épisodes surviennent entre août et septembre. Il sont d'ailleurs de plus en plus communs car les bois sont de moins en moins bien entretenus.
En 2002, 2008 et 2010, nous avons assisté à des incendies spectaculaires dans la même zone, avec des surfaces considérables et de nombreux foyers. Dans les semaines qui ont suivi, nous avons alors pu constater un niveau de radiation dans l'air français, trois fois supérieur à la normale avec 1,5 microbecquerel par mètre cube, contre 0,5 habituellement.
© IRSNLa carte satellite des feux de biomasse constatés entre le 29 aout et le 7 septembre 2002
C'est très relatif. Un tel niveau (1,5μBq/m3), c'est encore un million de fois inférieur a ce que l'on a pu mesurer en 1986. Il s'agit là d'une radioactivité faible, mais visible. On ne peut pas parler d'impact sur la santé publique. Du césium 137, en France, il y en a encore, notamment dans les champignons. A titre de comparaison, il vous suffirait aujourd'hui d'ingérer 100 grammes de champignons pour avoir une exposition supérieure à celle d'un pompier ukrainien actuellement en train de circonscrire l'incendie. Si l'incendie avait touché le site même de Tchernobyl, le dégagement aurait été beaucoup plus fort, mais selon les dernières études, il aurait encore été 10 à 100 000 fois inférieur à ce qui a pu être observé au moment de la catastrophe en 1986.
Commentaire : Un petit rappel avant tout : il n'existe pas de seuil en deçà duquel la radioactivité n'a pas d'effet sur une cellule, humaine par exemple.
On nous ressort pour le coup toujours les mêmes discours rassurants concernant ces histoires de seuils sécuritaires ( que l'on sait réajuster quand cela nous arrange), avec à la clé, les comparaisons coup-de-poing qui doivent faire cesser toute réflexion : il existe de la radioactivité naturelle, il faudrait manger de ceci ou de cela en telle ou telle quantité pour en arriver à être radioactif de telle ou telle manière, et bla bla bla, et bla bla bla.
Notons l'emploi de l'expression « il n'y a pas lieu de s'alarmer outre mesure. », qui pourrait agir comme un signal d'alarme : il y a lieu en effet de s'alarmer outre les mesures (radioactives), quand on connait la propension au mensonge des gouvernements et des organismes de « sécurité » nucléaire concernant les risques de contamination en tout genre.
A propos, extraits d'un article :
Nucléaire et pesticides: en finir avec les "faibles doses" Dès qu'il est question du nucléaire et/ou des pesticides, on nous rabat les oreilles avec les « faibles doses ». Ces « faibles doses » correspondraient à un seuil d'innocuité. Il y aurait des doses de radiations et/ou de pesticides qui ne seraient pas dangereuses. Des doses qui seraient « normales » ou « naturelles ». Cette façon de parler est-elle légitime ?
LES FAIBLES DOSES : UNE RÉALITÉ
Depuis toujours, nous savons que telle ou telle molécule est « dangereuse » ou « sans danger à faible dose ». Se mithridatiser, c'est absorber de « faibles » quantités de poison pour s'en protéger. Une faible dose d'aspirine nous soigne, une trop forte dose peut nous tuer. Il existe un seuil de toxicité pour le plomb présent dans l'eau. Le Radon est un élément radioactif « naturel ». Il est parfois présent dans notre environnement « à faible dose ».
On pourrait multiplier les exemples.
Les « faibles doses » correspondent donc à une réalité. Mais cela suffit-il à nous faire admettre que ces « faibles doses » correspondent à quelque chose de banal, quelque chose de naturel, quelque chose de l'ordre de l'innocuité ? Ces « faibles doses » fixent-elles un seuil de dangerosité pour tel ou tel agent, radionucléide et/ou pesticides ?
N'essaye-t-on pas plutôt de nous entrainer à confondre « faibles doses » et « absence de dangerosité » ? Assimiler « faible dose » à innocuité ? LES FAIBLES DOSES DANS LE NUCLÉAIRE
L'INRS (Institut National de Recherche Scientifique) nous rappelle que « toute exposition à des rayonnements ionisants, aussi faible soit-elle, peut entraîner des risques pour la santé du travailleur ».
Lire iciUne scientifique japonaise, Mme Hisako Sakiyama, Directrice de recherche à l'Institut National des Sciences Radiologiques du Japon, défend cette idée qu'il n'y a pas de « faibles doses » radioactives en deçà desquelles la radioactivité est sans danger (intervention présentée en mai 2013 à un symposium de New York). Lire ici.
Le titre de son exposé est :
« Evaluation du risque des faibles doses de radioactivité au Japon : ce qui est devenu plus clair avec l'enquête de la Diète sur Fukushima »
Extraits :
- « Il n'y a aucun seuil en dessous duquel aucun risque n'a été trouvé. » explique-t-elle à propos de l'apparition des cancers après irradiations lors des explosions atomiques de 1945.
- « Il est prouvé que les faibles doses d'irradiation comportent des risques. La raison pour laquelle ce risque est supposé être inconnu est que le gouvernement et les compagnies électriques veulent maintenir leur politique électronucléaire. »
- « Sur la base d'études expérimentales et épidémiologiques, le concept qu'il n'y a pas de dose sûre de radiations a été accepté. La dose limite du gouvernement (japonais) de 20 millisieverts pour les résidents de Fukushima sacrifie la santé de la population, particulièrement la santé des enfants. »
- « TEPCO et la Fédération des Compagnies d'Energie Electrique ont fait pression sur le Comité de Sécurité Nucléaire (NSC), l'Agence de Sécurité Nucléaire et Industrielle (NISA) et MEXT pour assouplir les normes réglementaires. Et leurs efforts ont abouti, car les autorités de réglementation sont devenues captives de TEPCO et de la FEPC. »
...
Une toute récente étude publiée dans l'
OPEN JOURNAL OF PEDIATRICS portant sur la fréquence de l'hypothyroïdie congénitale chez les bébés de Californie après le passage du nuage faiblement radioactif de Fukushima ,en français ici, a confirmé les effets pathogènes de « faibles doses » de radioactivité.
...
Concernant le Radon, bien que « naturel », il n'en constitue pas moins un certain danger : il est officiellement considéré comme cancérigène et 30 départements sont officiellement considérés comme « à risques ». Lire ici.
...
On pourrait multiplier la liste des études portant sur ce thème de la dangerosité des « faibles doses ».
Pourtant, quand il est question du nucléaire, les « faibles doses » sont partout et tout le temps. C'est comme un dogme : « En ce qui concerne la toxicité, il y a des « faibles doses. Des doses en deçà desquelles il n'y a pas de danger ». Et de nous asséner telles quantités de Sieverts, de Becquerels. Des « seuils » en deçà desquels notre organisme pourrait vivre en excellent voisinage avec la radioactivité.
N'est-ce pas tout simplement pour nous fourguer l'idée que, en dessous de certaines doses, la radioactivité ne serait pas dangereuse pour notre santé ? N'est-ce pas une façon comme une autre de nous rassurer ? Une façon de nous dire : « Passez votre chemin, il n'y a rien à voir ! Les dangers et les risques, ils sont dans vos têtes, pas dans la réalité ! ».
Cette façon de nous présenter les choses constitue pour moi une sorte de malhonnêteté scientifique. Concernant la radioactivité, il faut le redire, si faible soit-elle, elle comporte toujours des risques pour la santé. De plus en plus d'études nous montrent que cette histoire des « faibles doses inoffensives » est un mythe, une fable, une construction de l'esprit. Une façon de nous faire accepter la réalité d'agents soi-disant « inoffensifs à faibles doses » ! Faute de pouvoir nier la réalité de la radioactivité dans notre environnement, le « village nucléaire » nous assène la notion des « faibles doses ».Article en entier,
ici.
Commentaire : Un petit rappel avant tout : il n'existe pas de seuil en deçà duquel la radioactivité n'a pas d'effet sur une cellule, humaine par exemple.
On nous ressort pour le coup toujours les mêmes discours rassurants concernant ces histoires de seuils sécuritaires ( que l'on sait réajuster quand cela nous arrange), avec à la clé, les comparaisons coup-de-poing qui doivent faire cesser toute réflexion : il existe de la radioactivité naturelle, il faudrait manger de ceci ou de cela en telle ou telle quantité pour en arriver à être radioactif de telle ou telle manière, et bla bla bla, et bla bla bla.
Notons l'emploi de l'expression « il n'y a pas lieu de s'alarmer outre mesure. », qui pourrait agir comme un signal d'alarme : il y a lieu en effet de s'alarmer outre les mesures (radioactives), quand on connait la propension au mensonge des gouvernements et des organismes de « sécurité » nucléaire concernant les risques de contamination en tout genre.
A propos, extraits d'un article :
Nucléaire et pesticides: en finir avec les "faibles doses"
Dès qu'il est question du nucléaire et/ou des pesticides, on nous rabat les oreilles avec les « faibles doses ». Ces « faibles doses » correspondraient à un seuil d'innocuité. Il y aurait des doses de radiations et/ou de pesticides qui ne seraient pas dangereuses. Des doses qui seraient « normales » ou « naturelles ». Cette façon de parler est-elle légitime ?
LES FAIBLES DOSES : UNE RÉALITÉ
Depuis toujours, nous savons que telle ou telle molécule est « dangereuse » ou « sans danger à faible dose ». Se mithridatiser, c'est absorber de « faibles » quantités de poison pour s'en protéger. Une faible dose d'aspirine nous soigne, une trop forte dose peut nous tuer. Il existe un seuil de toxicité pour le plomb présent dans l'eau. Le Radon est un élément radioactif « naturel ». Il est parfois présent dans notre environnement « à faible dose ».
On pourrait multiplier les exemples. Les « faibles doses » correspondent donc à une réalité. Mais cela suffit-il à nous faire admettre que ces « faibles doses » correspondent à quelque chose de banal, quelque chose de naturel, quelque chose de l'ordre de l'innocuité ? Ces « faibles doses » fixent-elles un seuil de dangerosité pour tel ou tel agent, radionucléide et/ou pesticides ?
N'essaye-t-on pas plutôt de nous entrainer à confondre « faibles doses » et « absence de dangerosité » ? Assimiler « faible dose » à innocuité ?
LES FAIBLES DOSES DANS LE NUCLÉAIRE
L'INRS (Institut National de Recherche Scientifique) nous rappelle que « toute exposition à des rayonnements ionisants, aussi faible soit-elle, peut entraîner des risques pour la santé du travailleur ». Lire ici
Une scientifique japonaise, Mme Hisako Sakiyama, Directrice de recherche à l'Institut National des Sciences Radiologiques du Japon, défend cette idée qu'il n'y a pas de « faibles doses » radioactives en deçà desquelles la radioactivité est sans danger (intervention présentée en mai 2013 à un symposium de New York). Lire ici.
Le titre de son exposé est :
« Evaluation du risque des faibles doses de radioactivité au Japon : ce qui est devenu plus clair avec l'enquête de la Diète sur Fukushima » ...
Une toute récente étude publiée dans l'OPEN JOURNAL OF PEDIATRICS portant sur la fréquence de l'hypothyroïdie congénitale chez les bébés de Californie après le passage du nuage faiblement radioactif de Fukushima ,en français ici, a confirmé les effets pathogènes de « faibles doses » de radioactivité.
...
Concernant le Radon, bien que « naturel », il n'en constitue pas moins un certain danger : il est officiellement considéré comme cancérigène et 30 départements sont officiellement considérés comme « à risques ». Lire ici.
...
On pourrait multiplier la liste des études portant sur ce thème de la dangerosité des « faibles doses ».
Pourtant, quand il est question du nucléaire, les « faibles doses » sont partout et tout le temps. C'est comme un dogme : « En ce qui concerne la toxicité, il y a des « faibles doses. Des doses en deçà desquelles il n'y a pas de danger ». Et de nous asséner telles quantités de Sieverts, de Becquerels. Des « seuils » en deçà desquels notre organisme pourrait vivre en excellent voisinage avec la radioactivité.
N'est-ce pas tout simplement pour nous fourguer l'idée que, en dessous de certaines doses, la radioactivité ne serait pas dangereuse pour notre santé ? N'est-ce pas une façon comme une autre de nous rassurer ? Une façon de nous dire : « Passez votre chemin, il n'y a rien à voir ! Les dangers et les risques, ils sont dans vos têtes, pas dans la réalité ! ».
Cette façon de nous présenter les choses constitue pour moi une sorte de malhonnêteté scientifique. Concernant la radioactivité, il faut le redire, si faible soit-elle, elle comporte toujours des risques pour la santé. De plus en plus d'études nous montrent que cette histoire des « faibles doses inoffensives » est un mythe, une fable, une construction de l'esprit. Une façon de nous faire accepter la réalité d'agents soi-disant « inoffensifs à faibles doses » ! Faute de pouvoir nier la réalité de la radioactivité dans notre environnement, le « village nucléaire » nous assène la notion des « faibles doses ».
Article en entier, ici.