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© Flickr/ Remi DU
Le président russe est soutenu par 80% du peuple ? C'est grâce à la féroce propagande russe. Personne ne peut prouver la présence militaire russe en Ukraine ? Merci, la propagande. Les Criméens heureux de vivre dans une Crimée russe ? La propagande, merci. Arte explique gentiment dans deux documentaires la bonne vérité dernière sur la Russie.

Arte, un projet de chaîne culturelle franco-allemande, prend le relais d'autres médias occidentaux pour rappeler à qui faire confiance si, d'aventure, des Français s'intéressaient à des visions alternatives. "Sputnik. Ce seul nom réveille les fantômes de la guerre froide". La cinquième chaîne est déterminée : selon elle, le mot "Spoutnik" est associé à la guerre et non au progrès de l'humanité du XXe siècle, le premier satellite artificiel de la Terre. C'est pourquoi pour Arte, même son nom parle de lui-même.

De surcroît, Arte s'est même pris la peine de diffuser la vérité sur la Russie et a consacré une page web à la propagande russe, mise à jour constamment.
"Activisme, endoctrinement, intoxication, prosélytisme: voilà ce à quoi se livre Vladimir Poutine aux commandes de sa machine à propagande". Voilà pourquoi les Russes "l'estiment suffisamment fort pour résister à "l'ennemi" et pour redorer le blason de leur pays"
Pourtant, la chaîne culturelle se dit capable de protéger les Français de la désinformation russe, car tout ce qui vient de la Russie sur la Russie, notamment la Crimée, l'Ukraine ou l'Occident, n'est qu'un mensonge. Pour répondre à "l'intoxication russe", Stephan Kühnrich a tourné un film, "La propagande selon Poutine", qui s'accorderait parfaitement avec un autre, "En Poutine nous croyons", qui "va à la rencontre de la population russe".

Les films ne passeront pas inaperçus, le Figaro, le Monde, la Libération et beacoup d'autres médias français ont déjà annoncé la diffusion de ces chefs d'œuvres qui dénoncent finalement "le culte de la personnalité de Poutine".

La chaîne de télévision a même pris la peine d'expliciter que le site d'information Sputnik est bien russe et non français, et que pour ceux qui par hasard n'auraient pas reconnu le mot d'origine russe, n'ont pas remarqué la focalisation du site et n'ont finalement pas lu l'information figurant sur le site. Dans son dossier, Arte dévoile l'information sur des contributeurs de Sputnik, dont Alexandre Latsa. Bien que cette information figure sur le site de Sputnik, c'est scandaleux et cela mérite d'être rappelé. Bien que Français, il vit en Russie... C'est pourquoi il ne peut jamais écrire la vérité sur la Russie.

La Russie est grande, elle se voit mieux de loin. Et voilà que les documentaires sont assaisonnés d'un dossier internet sur la véritable Russie et sa propagande, "avec notamment une interview du réalisateur Stephan Kühnrich, des reportages vidéo évoquant l'usine à trolls, la fièvre anti-américaine", et démasque "le plan du Kremlin pour conquérir l'Ukraine". Stephan Kühnrich fait part d'une information sensationnelle : si l'opposition n'est pas nombreuse, c'est à cause de la propagande et de la peur, il n'y a pas d'autres explications possibles. Quant au plan du Kremlin, il est à moitié inachevé, lit-on dans le dossier: Victor Ianoukovitch ayant fui, la Crimée annexée, Kharkov reste toujours ukrainien.

D'autre part, si un Français ne qualifie pas le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie d'annexion, qu'il ne prône pas la politique américaine et qu'il ne vit pourtant pas en Russie, c'est qu'il est ... payé par la Russie! C'est ce qui soupçonne le Nouvel Obs. Là, il s'agit d'un expert français, Jacques Sapir, directeur d'études (professeur) à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris, président du Centre d'Étude des Modes d'Industrialisation (CEMI-EHESS) et professeur associé à l'École d'Économie de Moscou. L'Obs se demande si un spécialiste français sur la Russie rémunéré pour le travail qu'il fait peut être indépendant. S'il écrit la même chose sur son blog RussEurope pour lequel il n'est pas rémunéré, ce n'est pas alors vrai. S'il travaille avec d'autres médias en dehors de la Russie, et qu'il affirme qu'il publie ce qu'il veut? Non plus.

Pour résumer, si une information sur la Russie (aussi bien que sur l'Ukraine ou l'Occident d'ailleurs) ne coïncide pas avec la ligne directrice occidentale, c'est de la propagande, qui diffuse cette information. Citoyens français, méfiez-vous de la propagande russe!