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© Sputnik. Владимир Федоренко
Moscou menace de se retirer du traité FNI en cas de déploiement de bombes nucléaires en Allemagne par le Pentagone.

Le déploiement de nouvelles armes nucléaires américaines en Allemagne pourrait contraindre la Russie à se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), a déclaré à l'agence Sputnik le président de la Commission de la défense et la sécurité du Conseil de la Fédération (sénat russe), Viktor Ozerov.

"Si cette décision est adoptée, elle pourra pousser la Russie à se retirer du Traité FNI", a indiqué le sénateur.

La chaîne de télévision allemande ZDF avait antérieurement annoncé que les Etats-Unis s'apprêtaient à déployer de nouvelles bombes nucléaires B61-12 sur la base aérienne de Büchel, en Rhénanie-Palatinat. Le ministère allemand de la Défense a refusé de commenter cette information. Un porte-parole du Pentagone a pour sa part déclaré à l'agence Sputnik que Washington ne s'estimait pas en effraction avec un quelconque accord sur les armes nucléaires.

Selon M.Ozerov, la Russie honore à la lettre ses engagements contractés dans le cadre du Traité FNI, mais elle pourrait s'en retirer à titre de mesure de rétorsion.

"Si l'Allemagne veut adhérer au club nucléaire en accueillant des bombes américaines sur son territoire, elle se rendra otage de sa nouvelle situation en cas de conflit", a conclu le sénateur.

L'agence Sputnik a demandé à Jean-Marie Collin, directeur France du réseau international des Parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement (PNND), de commenter la nouvelle démarche du Pentagone.
"Cette information était malheureusement connue depuis le lancement du programme de modernisation (Life Extension Program) des bombes nucléaires tactiques B-61. On sait que ce programme est des plus onéreux, car le coût total de ces 500 armes serait proche des 10 milliards de dollars. Ces nouvelles bombes vont effectivement être stationnées en Allemagne, mais ce sera aussi le cas aux Pays-Bas, en Italie, en Belgique et en Turquie une fois le programme complètement réalisé", a indiqué M.Collin.
Selon lui, "ces armes n'ont plus aucun rôle militaire, mais elles viennent compliquer le jeu relationnel Otan/Union européenne/Russie et sont une véritable source d'insécurité pour les États qui les abritent et les populations proches". "Il faut ainsi relever le cas de tentatives d'attentats contre des bases nucléaires en Belgique ou en Italie ces dernières années, parce que justement elles abritaient des armes nucléaires", a conclu le directeur France des PNND.