EI
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Les groupes radicaux semant la terreur islamique semblent être l'œuvre des services de renseignement occidentaux, qui ont besoin d'une "armée de confiance" pour parvenir à leurs buts s'agissant de la politique extérieure, a estimé la journaliste et partisane de la paix Vanessa Beeley dans son entretien à Sputnik.

La journaliste a posé crûment la question: comment est-il possible que le groupe terroriste Etat islamique continue à prendre de l'ampleur malgré toutes les mesures des USA?

Ensuite, "comment leurs réserves de munitions ont proliféré à un rythme exponentiel? Ce n'est pas logique", a insisté Mme Beeley.


Commentaire : De très bonnes questions, Mme Beeley.


Si les Etats-Unis disposent autant d'armements et de munitions qu'ils veulent, à l'aide de ces munitions, ils peuvent éradiquer l'Etat islamique et on est en droit de se demander pourquoi ils ne le font pas et, de plus, pourquoi les rangs de ces groupes radicaux grossissent sans discontinuer, a-t-elle fait remarquer.

Une "armée de confiance" de l'Occident?

Ces groupes terroristes, selon l'interlocutrice de Sputnik, ne sont qu'une sorte d'"armée de confiance", dirigée avec habileté par les pays occidentaux pour les aider à réaliser leurs projets hégémoniques, une version contradictoire mais pas loufoque.

Des services de renseignement de l'Occident, ainsi que des cellules de réflexion, des compagnies de gestion troubles, des organisations musulmanes et même des communautés scientifiques ont élaboré tout une industrie de propagande, incitant les gens à se rendre au Moyen-Orient et à se joindre à des groupes radicaux, a-t-elle poursuivi.

Ces incitations n'ont pas pour autant commencé récemment, mais se sont déjà enracinées à l'époque de la Première guerre mondiale, où le Royaume-Uni y a recouru pour altérer la perception du public et pour le pousser dans la direction nécessaire.

Mme Beeley a pointé le doigt sur les informations accessibles au public, témoignant du soutien financier et logistique, aussi bien que des exercices militaires pour les djihadistes, effectués par des services de renseignement occidentaux. La journaliste a rappelé également l'échec de nombreuses procédures pénales contre les extrémistes au Royaume-Uni, visant à dénoncer que les services secrets britanniques ont les ont en fait aidés à contrer le gouvernement syrien.

Les véritables buts de l'Occident dans la lutte contre l'EI

Entre-temps, le soutien de la Russie octroyé à l'armée syrienne, bien que limité, a contribué considérablement à l'efficacité de la lutte contre les djihadistes. On peut citer notamment une percée récente vers la ville d'Aleppo.

Supposant que les USA n'ont en réalité aucune détermination à combattre l'EI, Mme Beeley a cité un cas récent où les forces aériennes des Etats-Unis ont intercepté des avions militaires russes en Syrie.

"Comment donc ces mêmes satellites américains ont manqué d'intercepter des centaines de camions djihadistes faisant route vers Mosul ou Palmyre?" s'est interrogée l'interlocutrice de Sputnik.


Commentaire : Encore de bonnes questions, Mme Beeley. Les États-Unis semblent jouer un double jeu. Soit ils sont vraiment incompétents (auquel cas ils devraient peut-être prêter attention à ce que disent d'autres dirigeants, comme Poutine), soit quelque chose n'est pas très nette dans cette "lutte". Depuis le 11 septembre, cette lutte n'a fait que générer davantage de "terrorisme", et qui semble en profiter ? L'Occident. Poutine l'a rappelé hier, de façon très diplomatique: Poutine sur les révolutions « démocratiques » : Est-ce que vous comprenez ce que vous avez fait ?

Encore une question : Comment se fait-il que, selon les intérêts du moment, les États-Unis et ses alliés soient contre les "terroristes" (Al-Qaïda), et d'autres fois, les soutiennent, ou qu'ils appuient certains révolutions et pas d'autres ? Cela n'a aucun sens, à moins que ce qu'affirme Mme. Beeley soit vrai...


Elle a cité aussi des rapports des autorités irakiennes et iraniennes, selon lesquels de nouveaux armements se seraient retrouvés miraculeusement maintes fois entre les mains des djihadistes, ce qui pourrait s'avérer être non accidentel après tout.

Comment combattre des groupes terroristes dirigés par l'Occident?

Le premier pas sur la route sinueuse vers la défaite de l'EI, compte tenu du fait que les services de renseignement occidentaux s'emploient à manipuler les groupes radicaux à leurs propres fins, consiste à sensibiliser la population à ce sujet, a précisé Mme Beeley. L'important, c'est qu'on apprenne à mettre en cause toutes les informations concernant la lutte contre les djihadistes, et à inciter son milieu à suivre son exemple.

"Il nous faut apprendre à commencer à remettre en cause les données distrayantes et falsifiées et à déterminer par quoi nous pouvons nous laisser guider", a-t-elle rajouté.

Selon un rapport récent des services secrets des USA, quelques 30.000 recrues djihadistes ont franchi les frontières syrienne et irakienne pour se joindre aux groupes terroristes ces dernières années, ce chiffre s'étant encore accru en 2015.

Au moins 4.500 soldats sont partis présumément d'Occident, dont plus de 300 ressortissants des Etats-Unis.

Ainsi, malgré les attaques aériennes des USA, l'Etat islamique a réussi curieusement à grossir ses rangs grâce à ces soldats toujours arrivants (recrutant environ 1.000 soldats par mois) et à saisir encore plus de territoires, ce qui à coup sûr pousse à réfléchir.