© AP
Depuis le lancement des négociations en 2013, une coalition d'ONG et de partis politiques européens dénonce l'opacité qui entoure l'accord sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) entre l'UE et les Etats-Unis.TTIP, TAFTA ou encore Traité transatlantique: trois noms pour un même projet qui doit abolir tous les obstacles entre les échanges de chaque côté de l'Atlantique et qui suscite de plus en plus de protestations en Europe, notamment en France.
"La France envisage toutes les options, y compris l'arrêt pur et simple des négociations" autour du TAFTA, la zone de libre-échange transatlantique entre l'Union européenne et les États-Unis, a averti le secrétaire d'État français au Commerce extérieur Matthias Fekl dans les colonnes de
Sud-Ouest de lundi 28 septembre. Et d'expliquer que ces négociations se déroulaient dans un manque total de transparence et dans une grande opacité, ce qui posait un "problème démocratique".
En effet, le traité TAFTA est discuté dans le plus grand secret, loin des médias et des citoyens. Washington et Bruxelles prétendent que cela se fait "pour le bien de l'humanité". Quoi qu'il en soit, les détracteurs du futur accord le qualifient de "monstrueuse entreprise américaine d'assujettissement du monde" et d'"attaque directe, globalisée, contre les dernières structures de l'ordre ancien" pour l'instauration d'un "Grand désordre mondial".
"L'Europe ne signera l'accord qu'à condition qu'elle en retire des bénéfices", a prévenu auparavant le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en faisant remarquer que le marché européen était ouvert aux Américains à 80-90%, alors que ce chiffre n'était que de 20% concernant l'ouverture du marché américain aux Européens. "Il est donc nécessaire de rétablir l'équilibre", a souligné le ministre.
Si le projet aboutit, il instituera la zone de libre-échange couvrant 45,5% du PIB mondial. Les partisans de l'accord affirment qu'il contribuera à une croissance économique pour les deux parties, tandis que ses opposants craignent l'augmentation du pouvoir des multinationales face aux États et dénoncent le caractère non démocratique des négociations.
On en est toutefois encore loin, car après dix "rounds" de discussion, l'échéance pour aboutir à un accord, d'abord fixée à la fin de 2015, a été reportée à 2016, voire 2017, tant les points de blocage demeurent nombreux, dont des manifestations monstres des Européens contestant le projet.
Commentaire : Bon, pas de quoi s'extasier sur la position de Fabius, qui ne remet pas en cause l'essence même de ces traités, mais bien plutôt le fait qu'ils ne font pas assez bien le "bon boulot" ; les citoyens français, européens, en danger, ça n'est sans doute pas ce qui l'empêche de dormir.
Un extrait d'analyse de P. Grasset :
... D'un point de vue politique général, la situation est très loin d'être brillante pour les traités, c'est-à-dire qu'elles est proche d'une situation d'effondrement. Actuellement se tient le round de négociation final du TPP à Atlanta et les nouvelles sont moins que bonnes, avec l'annonce la semaine dernière que l'Uruguay a quitté les négociations, et que ce pays pourrait être suivi par d'autres. D'autre part, le Corporate Power lui-même est de plus en plus divisé, notamment parce que, avec le TTP, la Chine est exclue de l'accord et donc soumise à des conditions commerciales beaucoup plus difficiles alors qu'un nombre grandissant de groupes multinationaux font commerce avec la Chine et ne veulent pas d'une législation qui décourage aussi fortement ce commerce...
... Il faut ajouter qu'en Europe, la situation n'est pas meilleure pour le TTIP. Le fait est qu'un front commun de facto s'est formé entre la France et l'Allemagne, non pas contre mais dans tous les cas extrêmement réticent vis-à-vis de la position US dans les négociations, pouvant aller jusqu'à une menace de retrait au moins temporaire des négociations. La France a une position d'autant plus dure que la chose semble avoir l'autorisation d'Angela Merkel, en position difficile et soucieuse de retrouver un soutien du public, - et en Allemagne, il y a seulement 39% du public qui soutient le TTIP.
... Le climat général est vraiment proche de l'effondrement général de tout ce système de traités. A la constante poussée populaire, remarquablement organisée en Europe et aux USA, s'ajoutent désormais, à ciel ouvert, les désaccord entre nations, les désaccords au sein du Corporate Power et les effets des désaccords politiques internes qui se greffent sur une vendetta mortelle nourrie d'une haine inextinguible entre les deux ailes du "parti unique" du Système, à Washington D.C., plus précisément entre républicains de la Chambre et Obama. C'est une bien étrange situation, c'est presque une révolte générale pas loin du "non-c'est-une-révolution-Sire", mais aussi bien sinon plus au sein du Système lui-même que chez les antiSystème, contre cette colossale initiative venue au départ, d'une façon qui semblait logique et inéluctable, du Système lui-même pour établir l'ère du Grand Désordre Mondial. Ainsi observe-t-on que le désordre général voulu par le Système lui-même et partout vanté (y compris chez tant d'antiSystème) comme sa ruse suprême et son arme absolue, pourrait foutre cul par-dessus tête le projet d'un ordre général organisant le Grand Désordre Mondial destiné à achever l'idéologie-dd&e de la destruction du monde par le Système : à force d'inversion, on finit par se mordre la queue jusqu'au sang ... Après cela, nous aurons, nous, beaucoup de difficultés à répudier notre équation maîtresse surpuissance-autodestruction, car jamais la surpuissance du Système n'a produit autant de poussées et d'initiatives toutes à tendance autodestructrice pour le Système.
Or, il ne faut pas se leurrer... Autant ce projet des traités-infâmes a été lancé comme l'initiative ultime achevant ce qui est perçu comme la maîtrise du monde-désordre par le Système (concept infiniment discutable, mais passons pour l'instant), autant l'effondrement désormais possible du projet constituerait un coup si terrible porté au Système qu'on ne sait s'il ne faudrait pas y voir quelque chose qui serait proche de l'estocade. Si cette affaire (les traités) échoue, tous les relais-Système seront secoués jusqu'au tréfonds, que ce soit l'Europe, avec les pays qui tiennent cette entité (Allemagne-France, à la fois maîtres et prisonniers de l'Europe), dont les directions-Système sont déjà sur la corde raide ; que ce soit les USA, avec leur pouvoir central plongé dans une crise abyssale qui est d'ores et déjà exacerbée autour de ces traités ; et tout ce monde, percé par ailleurs de flèches multiples représentant autant de catastrophes crisiques, la situation ukrainienne, la situation syrienne et moyenne-orientale, la situation des migrations de masse suscitées par les propres actions du Système, la situation économique comme celle du système financier, - etc., et suite sans fin...
Commentaire : Bon, pas de quoi s'extasier sur la position de Fabius, qui ne remet pas en cause l'essence même de ces traités, mais bien plutôt le fait qu'ils ne font pas assez bien le "bon boulot" ; les citoyens français, européens, en danger, ça n'est sans doute pas ce qui l'empêche de dormir.
Un extrait d'analyse de P. Grasset :