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Une détention injustifiée et terrible. Une réfugiée soudanaise a confié dans une interview à The Independent, que son séjour dans le centre de détention de migrants britannique lui a fait revivre les pires souffrances endurées dans son pays.

Le traitement d'une demandeuse d'asile de 42 ans a été tellement horrible, qu'elle se croyait même être retournée aux mains des milices soudanaises qui la violaient. «J'étais complètement horrifiée. Toutes les horribles choses qui se sont passées sont revenu à mon esprit. J'ai pensé que tout ce qui m'est arrivé dans mon pays se passait une nouvelle fois. Je suis rentré là-bas, au Soudan».

Et ce qui lui est arrivé au Soudan était déjà affreux. Elle travaillait à Khartoum quand les milices de Janjawid ont tué son père et enlevé sa mère, à la suite de quoi elle est retournée dans son village natal rejoindre le reste de sa famille, avec son fiancé.

Mais celui-ci a péri dans une autre attaque dans laquelle elle a reçu une balle dans la jambe et a été violée. Pour fuir les combats, elle s'est enfuie dans un autre village mais a été arrêté deux ans après par des agents de sécurité qui l'ont poignardée, battue et violée. Elle a été de nouveau détenue en 2007 et violée par plusieurs personnes.

Pour tenter de mettre fin à ce cauchemar, elle a fui en Angleterre mais a demandé l'asile en Irlande car elle pensait que son visa étudiant l'empêcherait de le recevoir en Angleterre. Cependant, sa demande a été rejetée par Dublin, et refusée également du Royaume-Uni.

Elle a été interpellée en août 2013, mais a été libérée suite à un examen médical stipulant qu'elle a été victime de tortures. Cependant, une deuxième arrestation a suivi, alors même que les autorités anglaises assurent que les survivants à la torture ne doivent pas être incarcérés.

Une juge de la cour suprême qui a examiné son cas a qualifié la détention de la victime de «véritablement honteuse» et a décidé que cette dernière devait être dédommagée.

La femme, dont le nom n'a pas été révélé pour des raisons légales, a dit : «J'avais peur pour ma sécurité tout le temps quand j'étais en détention. J'avais peur d'être violée et torturée. Cela a ruiné ma santé mentale. Ce pays est supposé être un pays humanitaire».

Selon les documents présentés par le médecin du centre, elle pourrait être une victime de tortures - 17 blessures ont été découvertes sur son corps, y compris une par balle et des cicatrices d'entailles à l'arme blanche ainsi que d'autres causées par des coups de bâtons et de barre métallique.

Néanmoins, les responsables ont répondu que sa détention était «appropriée, dans ces circonstances exceptionnelles» et qu'elle resterait dans le centre pendant encore un mois jusqu'à ce qu'elle soit renvoyée du pays car la justice britannique avait annoncé qu'il en revenait au ministère de l'Intérieur de décider si elle devait finalement rester dans le pays. Apparemment, la réponse est «non».