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La représentante du ministère des Affaires étrangères russe a commenté, lors d'un point presse à Moscou, les déclarations de l'agence Reuters sur l'existence d'un plan de transition démocratique en Syrie qu'aurait préparé la Russie.

«Reuters a décidé de publier des informations issues de sources anonymes, alors que Moscou leur a présenté un commentaire officiel», a déclaré Maria Zakharova ce jeudi. «Ce n'est qu'en soirée que nous avons réussi à persuader l'agence de publier également notre déclaration. Mais, comme vous comprenez, plus personne ne s'en souciait, la première nouvelle avait eu le temps de faire le tour du monde», a dit la porte-parole.

Après avoir contacté les représentants de Reuters, Moscou a appris que c'est à Londres que la dépêche a été préparée, même si l'agence compte une cinquantaine de journalistes en Russie.


Commentaire : Une dépêche probablement préparée par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme


«Dans ce contexte, je voudrais demander à Reuters : mais êtes-vous vraiment des journalistes ?» a alors lancé Maria Zakharova.

La porte-parole a précisé que les consultations entre la Russie et toutes les parties prenantes du conflit syriens étaient effectivement en cours, mais qu'«aucun document concret n'a encore été élaboré».

Mercredi 11 novembre, Reuters a publié une dépêche selon laquelle la Russie aurait présenté au gouvernement syrien et à l'opposition un accord prévoyant le lancement d'un processus de réforme dans les 18 mois, suivi d'une élection présidentielle.

Moscou a aussitôt démenti l'existence de ce document, en soulignant que «l'information de Reuters ne correspond pas à la réalité».


Commentaire : Plus aucune information venant d'un média occidental ne correspond à la réalité:

-Les hôpitaux syriens qui auraient été frappés par la Russie n'existent pas


En Syrie, l'effort diplomatique international menacé

Maria Zakharova a aussi noté que l'on observait de la part de l'Occident une tendance nette à faire du «format Vienne» des négociations à sens unique.

«Les Etats-Unis ont organisé à la hâte trois «groupes de travail» sur la crise syrienne qui se réunissent à Vienne les 12 et 13 novembre, en prévision d'une rencontre ministérielle sur le même sujet le 14 novembre. Aucune consultation avec la Russie sur leur travail n'a été organisée», a raconté la porte-parole de la diplomatie russe. «On y observe clairement une tentative de partager les participants à ces négociations entre les commandants et les commandés, ce que nous ne pouvons pas accepter», a martelé la responsable.

Le format mis en place par Washington laisse hors-jeu des acteurs importants dans la résolution du conflit syrien, tels que l'Iran, l'Irak, le Liban ou l'Union européenne, a souligné Maria Zakharova. «Essentiellement, ces acteurs, qui ont été conviés aux négociations en grande partie suite à l'invitation de la Russie, sont une fois de plus laissés sur la touche», a-t-elle estimé.

La porte-parole a appelé tous les partenaires de la Russie à un travail de coopération, «sans de telles expérimentations unilatérales», ainsi qu'aux actions qui s'inscrivent dans le cadre d'accords déjà atteints entre les négociateurs.

Dans le même temps, la menace terroriste en Syrie continue de s'accentuer, a souligné Maria Zakharova, alors que Daesh et d'autres formations extrémistes ont obtenu des technologies, quoiqu'élémentaires, de production d'armes chimiques et s'en servent de plus en plus souvent.

Les 29 et 30 octobre, 19 délégations réunies à Vienne ont mené des négociations sur la crise en Syrie pour essayer de trouver une solution politique au conflit qui dure depuis plus de quatre ans. Les participants aux négociations ont convenu de la nécessité d'établir un cessez-le-feu et d'initier un processus politique de résolution de crise.