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Le bail-in, la DRBRD (directive sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances) ou encore la BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive), c'est du chinois pour vous ? C'est voulu. Il ne faut surtout pas que vous vous intéressiez au sujet.

Récapitulons : les banques étaient trop-grosses-pour-faire-faillite en 2008. En 2015, elles sont encore plus grosses. En 2008, l'Internationale des contribuables a sauvé les banques et à part Lehman Brothers, aucune n'a vraiment fait faillite. Dexia ? Natixis ? Renflouées avec votre argent soit 360 milliards d'euros en 2008 et 232 milliards en prêts de la BCE entre 2011 et 2012. Des prêts à prix cassé : 1%. « Ça coute pas cher, c'est l'État qui paye », comme dirait le président Hollande.

Comment faire avec les banques trop-grosses-pour-faire-faillite à la prochaine crise ?

Il est prévu que les déposants payent. C'est l'objet de la DRBRD (Directive sur le Redressement des Banques et la Résolution de leurs Défaillances). La différence entre les déposants et l'Internationale des contribuables ? Les pertes à assumer par ceux qui auront le malheur d'avoir un compte dans une banque trop-grosse-pour-faire-faillite seront bien plus importantes.

Lorsque vous entendez « directive », sachez qu'on parle de règle édictée par la Commission européenne. Ces directives doivent ensuite être transposées dans le Droit national de chaque Etat membre. Parfois, lorsque le sujet prête à nos élus à se faire mousser, nous avons le droit à des « débats » à l'Assemblée et au Sénat. En général, c'est pour rajouter une petite couche de complexité sur la directive pour satisfaire tel ou tel lobby. C'est ainsi, par exemple, que nous voudrions imposer aux pirogues guyanaises de ramassage scolaire d'être munies de ceinture de sécurité. Je suis sérieuse, c'est ici.

Mais revenons aux banques. Cette fois, c'est en catimini, par le biais d'une ordonnance en date du 20 août 2015 que la DRBRD est passée.

Il ne fallait surtout pas que le citoyen lambda puisse savoir que désormais, en cas de faillite de sa banque, il vient en troisième ligne après les actionnaires et les détenteurs d'obligation (souvent d'ailleurs glissées dans les super-livrets).

Quant à la garantie bancaire des comptes en dessous de 100 000 euros, elle est inapplicable, personne n'a l'argent et les Allemands refusent de créer un fonds européen (auquel ils seraient les plus gros contributeurs).

C'est pour cela aussi qu'il est important d'empêcher le recours au cash au cas où vous auriez des doutes sur la santé du système bancaire et que vous auriez l'incivisme de préférer les espèces à une ligne créditrice sur votre compte bancaire.

Mais comme personne ne le sait, il n'y a pas de révolution. Le lobby bancaire veille au grain...