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Les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne, la Corée du Sud, Taïwan et l'Australie ont envoyé des spécialistes pour participer aux recherches.
© AFP/ MARK MITCHELL
CHRISTCHURCH - Les secouristes ont redoublé d'efforts pour tenter de sauver des survivants du séisme qui a fait 75 morts et 300 disparus mardi, encore coincés sous les décombres à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, mais l'espoir d'en découvrir s'amenuisait jeudi.

Le Premier ministre, John Key, a décrété l'état d'urgence au niveau national après ce tremblement de terre survenu mardi à la mi-journée, le plus meurtrier depuis 80 ans en Nouvelle-Zélande.

Christchurch, deuxième ville du pays avec 340 000 habitants, et sa région viennent de connaître «la mort et la destruction à une échelle épouvantable», a déclaré le chef du gouvernement.

«Nous espérons pouvoir encore trouver des survivants, mais avec le temps qui passe, l'espoir s'atténue», a expliqué tôt jeudi matin (heure locale) un haut responsable de la police, Russell Gibson, à la chaîne de télévision TV3.

Depuis mercredi après-midi, aucun survivant n'a été découvert dans les décombres et l'envoi de messages de sinistrés par téléphone portable a déjà cessé depuis plus de 24 heures, a-t-il expliqué.

M. Key a de son côté déclaré à TV3 que la raison pour laquelle les sauveteurs pensent dorénavant trouver surtout les corps de victimes décédées est «qu'ils ne reçoivent plus de signaux positifs que des gens sont encore là».

Pour certains bâtiments, la police a abandonné tout espoir. Ainsi, les opérations ont été arrêtées pour l'immeuble CTV, au centre-ville, qui abrite les locaux de la télévision régionale Canterbury Television et une école de langue pour étudiants étrangers.

Entre 50 et 100 personnes sont portées disparues comme victimes éventuelles dans ce bâtiment, mais le chiffre est très incertain, car on ignore combien de gens s'y trouvaient au moment du séisme et si certains d'entre eux ont pu se réfugier ailleurs, a indiqué M. Gibson jeudi.

Dans un autre bâtiment, l'immeuble PGG, il pourrait y avoir 20 personnes ensevelies, selon lui.

Le bilan global provisoire des autorités restait à 75 morts et environ 300 disparus.

Environ 500 secouristes travaillant au milieu des ruines sont parvenus à dégager une trentaine de personnes, avait indiqué M. Gibson mercredi soir.

«C'est un véritable carnage dans toute la ville», a-t-il dit. «Des corps sont piégés dans des voitures, ou sous des décombres».

La ville était toujours privée de courant et plusieurs répliques du séisme ont rendu le travail des secours difficile.

Les sauveteurs ont dû amputer des membres de survivants pour les extraire des décombres. «C'est incroyable. Nous avons sorti des gens qui avaient à peine une égratignure et d'autres qu'il a fallu amputer pour les libérer», a expliqué le commissaire Gibson.

Les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne, la Corée du Sud, Taïwan et l'Australie ont envoyé des spécialistes pour participer aux recherches.

Une première estimation des dégâts, effectuée par la société AIR Worldwide, fait état de coûts pouvant aller jusqu'à 11,5 milliards de dollars néo-zélandais (6,3 milliards d'euros) pour les compagnies d'assurance chargées de rembourser les entreprises et les particuliers pour les dommages subis.

Le tremblement de terre a eu lieu mardi à 12H51 (lundi à 23H51 GMT) à 5 km de Christchurch et à seulement 4 km de profondeur, ce qui le rendait d'autant plus dévastateur. Il survient six mois après un autre séisme, toujours à Christchurch, de magnitude 7, qui n'avait fait ni mort ni blessé.

La Nouvelle-Zélande, située sur la ceinture du feu, à la frontière des plaques tectoniques australienne et du Pacifique, enregistre jusqu'à 15 000 secousses sismiques par an.