Traduit par Resistance 71

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Si nous avions la chance d'avoir un Georges Orwell en ce XXIeme siecle, il trouverait un équivalent en novlangue pour l'expression "supportez nos troupes". Appellerait-il cela le "langage de la déception" ? Ou serait-il plus malin ?

Ces mots méritent certainement une dénomination orwellienne. Cette phrase réflexe fut employée a la minute même ou la guerre débuta, ce qui laisse vraiment a penser sur son origine de relation publique. Qui peut même s'opposer a supporter nos troupes, au moins avant que nous n'ayions entendu parlé de Wikileaks et d'Abu Ghraïb, de l'intention délibérée de tuer des civils et de torturer quiconque se trouvait embarqué dans les raffles diverses ? Tout cela pour le plaisir.

"Supportez les troupes" trouve son origine dans le département des relations publiques du complexe militaro-industriel. Ce que vraiment dire "supportez les troupes" c'est de coopter les profits de l'industrie de l'armement et l'idéologie néoconservatrice américaine de son hégémonie mondiale.

"Supportez nos troupes" est une subtile démarche de relation publique qui a servi a ce que les Américains ignorent totalement la brutale exploitation de nos soldats et de leurs familles pour le seul profit d'une idéologie diabolique.

Nos militaires et leurs familles paient le prix pour les Bush / Cheney / Obama / néoconservateurs de leur vie, membres, stress post-traumatique, suicides, divorces, enfants sans père ou mère, femmes sans maris et parents sans leurs fils et filles.

"Supportez nos troupes" est une des plus cruelles escroqueries de l'histoire de l'humanité et pourtant, la vaste majorité de la population y croit.

"La guerre est a la paix"

Quand une population est si naïve, il n'est pas étonnant qu'elle puisse marcher au pas dans des guerres hors de prix, basées sur rien si ce n'est le mensonge, la fourberie et la fabrication.

Les Etats-Unis produisent sans cesse de nouveaux matériaux pour un nouveau Orwell. Imaginez ce qu'Orwell aurait fait du discours récent d'Hillary Clinton sur l'engagement sans faille de l'Amérique aux côtés de la dissidence et du 1er amendement de la constitution (NDT: celui concernant la liberté d'expression) durant lequel l'ex-CIA Ray McGovern se leva et tourna le dos en silence a Clinton dans un acte de dissidence envers la politique de l'administration Obama qui supporte la coercition de l'internet afin d'éliminer Wikileaks comme source d'information. McGovers fut trainé hors de la pièce, battu et ensanglanté alors que Clinton continuait a affirmer le soutien de l'Amérique a la dissidence et a la liberté d'information.

Afin de bien saisir le niveau d'hypocrisie d'une telle situation, nous avons besoin d'un Georges Orwell. "La dissidence est subversion".

"Globalisme" est une autre doctrine qui a besoin de l'éclairage d'Orwell. Le globalisme, dont chaque président depuis Clinton nous a rabattu les oreilles qu'on ne pouvait pas faire sans, enrichit le gros business transnational et transforme les travailleurs en serfs qui ne peuvent plus gagner assez d'argent pour payer leurs factures.

"La pauvreté est la richesse".

Les mesures que l'état policier fait subir a la population et qui accompagne cette supercherie qu'est la "guerre contre le terrorisme", soumet le public américain a bien plus de danger et d'insécurité que ce qui pourrait jamais être réalisé par des terroristes autres que l'État lui-même

"La captivité est la liberté".

Dans son superbe ouvrage "La vie émotionnelle des animaux", Marc Bekoff décrit l'impact dévastateur pour les animaux d'être maintenus dans de petites cages. Le soldat américain Bradley Manning a été illégalement maintenu dans une petite cage depuis maintenant 8 mois, et sans espoir que cela change bientôt. A une conférence cde presse du président Obama le 11 Mars dernier, un journaliste trouva le courage de lui demander de commenter sur les conditions de détention du soldat Manning. Ce grand et noble président des Etats-Unis répliqua qu'il a demandé au Pentagone et qu'on lui a donné l'assurance que les conditions de détention et d'isolement du soldat Manning "étaient appropriées et remplissaient les standards minimum". Seul un Georges Orwell pourrait tendre justice a un président américain qui pense que garder un soldat dans des conditions pires que celles qui rendent fous les animaux en cage est "approprié".

Le gouvernement américain qui est très prodigue de ses guerres, des ses exemptions d'impôts et de ses packages de sauvetage financiers pour les ultra-riches et qui est également très prodigue a donner une puissance monopoliste aux institutions financières non régulées, blâme la crise financière et économique résultante sur les "aides" aux pauvres et les "acquis sociaux" des anciens et retraités. Une telle fourberie a besoin de plus qu'une exposition au grand jour. Elle hurle pour la nécessité d'un Orwell du XXIeme siecle.