La Cour suprême américaine a rejeté le recours de parents dont la fille avait eu des problèmes de santé après un vaccin du laboratoire Wyeth, renforçant la position de l'industrie pharmaceutique face aux poursuites basées sur les effets secondaires. L'affaire concernait Hannah Bruesewitz qui avait reçu, bébé, trois injections d'un des vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTP) fabriqués par Wyeth, détenu par le numéro un mondial de la pharmacie, l'Américain Pfizer.

Après la troisième injection, elle avait commencé à enchaîner les pertes de connaissance et cessé de se développer normalement. La plus haute juridiction des Etats-Unis a confirmé une décision de justice précédente qui avait déjà rejeté la plainte des Bruesewitz.

Les sages de la Cour suprême ont estimé, par six voix contre deux (une juge s'était récusée), que les litiges portant sur les effets secondaires des vaccins devaient être réglés selon les termes prévus par la loi sur la vaccination infantile. Ce texte a instauré en 1986 un tribunal spécial pour dédommager les victimes de vaccination, devant lequel la plainte des Bruesewitz avait, là aussi, été rejetée.

Cette loi protège également les laboratoires pharmaceutiques face au risque de poursuites judiciaires, afin de les inciter, au nom de la santé publique, à ne pas cesser leurs activités de recherche. La décision de la Cour suprême consolide donc ce régime, comme l'avait souhaité la défense du laboratoire Wyeth lors des plaidoiries en décembre dernier.

La loi sur la vaccination infantile est destinée à éviter de "rejeter les fabricants de vaccins hors du marché", par crainte de trop nombreux dédommagements judiciaires, avait dit l'avocate de Wyeth, Kathleen Sullivan.