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DSK inculpé d'agression sexuelle, bon, actons le fait. L'étalon qui courait les juments sans avoir la carrure d'un aigle avait les défauts de Napoléon sans avoir les qualités de Bonaparte. DSK aime les voitures de luxe,les villas de luxe, les montres de luxe et la luxure. C'est la loi du milieu. Les dorures, les femmes faciles, le droit de cuissage, les salaires indécents, les gardes du corps et les voyages en avion, tout ça ne sont que des avantages, en nature, consentis comme les premiers logements de fonction attribués au instituteurs de la troisième république, ces hussards noirs qui eux payèrent leur dû au peuple français en agonisant par milliers, durant la Grande Guerre, dans les tranchées.

Au pire, les faits avérés, DSK risque vingt-cinq- ans de prison et au mieux l'exil à Abu Dhabi , où il s'épuisera obèse dépressif, entre deux danseuses du ventre et finira par claper d'un infarctus pour s'être trop gavé de rahat loukoum, à moins qu'il ne reste de lui qu'un gros tas de graisse arrogant jouant aux cartes à heures fixes et qui finira dominé par une femme lassée, qui, ne l'aimant plus, le gardera près d'elle, comme une sorte de chien en habit.

On pourrait s'amuser, indéfiniment, à composer des épitaphes du genre : « Ci- git l'homme sans qualités, une bonne fée s'était penchée sur son berceau mais malheureusement pour lui, c'était la bonne fée Lation ». Ce sera fait, n'en doutons point et c'est la rançon de la gloire bien moins douloureuse, tout de même, que de revenir « gueule cassée » du « chemin des dames » comme les 300 000 mutilés de 14-18.

Mais je crains que l'affaire ne soit plus sérieuse. Voilà un puissant de la terre, couvert d'éloges par l'éminence de Wall Street , encensé de Broadway à South Street et qui en à peine trois heures se trouve, intercepté dans un avion, ramené, enfermé et abandonné dans un commissariat de Harlem spécialisé dans les affaires de viol.

Le personnage ne m'inspire ni confiance, ni sympathie et si l'on ne peut totalement exclure une culpabilité, on peut tout de même se poser la question d'une manipulation.

Replaçons l'événement dans le contexte mondial économique catastrophique que nous vivons et qui ne cesse de nous apporter des nouvelles alarmantes. Le « spécialiste » Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, se trouve d'une part, contraint d'essayer de juguler la crise grecque, après avoir longtemps loué l'évolution de la situation à Athènes et d'autre part se prépare à devenir Président de la République française à un moment où, à tout moment, on risque un crise sociale majeure d'une violence inouïe.

Posons-nous cette incontournable question : Si nous étions les représentants du complexe militaro-industriel US, risquerions-nous de porter au pouvoir un homme dont personne ne doute, pas même les électeurs « socialistes » des attachements indéfectibles à nos intérêts ?

La réponse est non. La politique ultra-réactionnaire ne peut se permettre d'investir un homme déjà largement détesté par une partie du corps social. Pour imposer « des sacrifices » aux peuples, on sort plutôt un Obama de son chapeau, un type sympa, cool, qui fait peuple mais qui rassure les actionnaires et les spéculateurs .Qu'ont donc les socialistes à l'étal ?

Deux ou trois vaniteux jouant les Guevara en costume de ville? Une poupée automate ? Une fille à papa ?

On avait trouvé Mitterrand, contre Giscard, pour faire baisser la pression. Là, on a sous la main un ex rondouillard radical-socialiste, un gars qui ne fait pas New-York-Paris en première classe mais qui part de la Corrèze, avec son air bonhomme, un bâton de pèlerin à la main. Un voyage qui s'apparente au périple de Saint Jacques de Compostelle ... François Hollande. Comme il a déjà perdu la rondeur d'Allende, on peut douter de sa volonté d'en découdre, comme le rêve Naomi Klein, avec les héritiers de Milton Friedman et de l'école de Chicago ... Et, si ça tourne vraiment très mal, on jouera la carte du fascisme avec les classes moyennes paupérisées et apeurées par l'immigration destructive que nous avons provoquée. Il nous restera Marine Le Pen.

Ce que redoute vraiment le capitalisme transnational, c'est la révolution qui ne consiste pas, rappelons-le, à remettre à « une nouvelle classe » les leviers de commande de l'ancienne machine d'état mais bien de briser cette ancienne machine et gouverner à l'aide d'une « neuve ».

Jamais de prise de risque pour ces gens là ... Ils lui ont dit à Dominique, mais à être trop sûr de soi et de sa toute puissance on en oublie l'adage :« Qui t'a fait roi ?»

Nos « amis » de Manhattan ne sont pas lâches, ils sont fous.

Ils veulent des gestionnaires lisses et proprets, dans chaque pays, surtout pas de loups prédateurs, de risque-tout, de visionnaires. C'est la politique du risque zéro.

Que nous reste-t-il alors, comme espace de liberté, à nous le peuple ?

Le peuple, oui le peuple qui pue et qui crève à la guerre ou au boulot. Et bien il désespère le peuple et il ne comprend plus rien à cette complexité qui, le crucifie. A force de manipulations machiavéliques on le poussera alors vers la sauvagerie. Borges disait :« Les dictatures fomentent l'oppression, la servilité et la cruauté ; mais le plus abominable est qu'elles fomentent l'idiotie. » Comprennent-ils cela nos dictateurs en rolex ou alors plus certainement vont-ils jusqu'à penser :« Que le pouvoir soit à nous ou qu'ils crèvent tous. » ?