La crise de la dette pourrait entraîner le FMI dans de graves difficultés financières très prochainement. De plus en plus d'États ont besoin d'argent: selon des estimations récentes, le FMI ne peut attribuer que 390 milliards de dollars de prêts sans mettre en péril son bilan.

Le personnel du Fonds monétaire international (FMI) estime désormais que les ressources du FMI pourraient se révéler insuffisantes si les conditions financières mondiales continuaient de se détériorer et si un nombre croissant de pays faisait appel à l'établissement en vue d'obtenir des prêts d'urgence.

Un mémo interne au FMI précise que le Fonds dispose à l'heure actuelle de 390 milliards de dollars (286 milliards d'euros) qu'il pourrait prêter sans mettre en péril son bilan. Le personnel du FMI estime toutefois que si le scénario pessimiste venait à se concrétiser, l'institution pourrait être amenée à devoir prêter 840 milliards de dollars. En juin dernier, cette somme avait été évaluée à 640 milliards de dollars.

La nouvelle estimation tient compte des inquiétudes accrues concernant l'économie mondiale, les pays membres de l'Union européenne étant chaque jour plus nombreux à éprouver des difficultés à maîtriser leur niveau d'endettement. Les prochains rapports du FMI devraient par ailleurs évoquer une "augmentation sensible des risques pesant sur la stabilité financière".

Jusqu'à juillet 2011, le Fonds avait d'ores et déjà accepté de débloquer près d'un tiers des 270 milliards d'euros (391 milliards de dollars) destinés aux plans de sauvetage de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal. Mais la situation financière de la Grèce pourrait nécessiter un nouveau plan de sauvetage, alors que la dette du pays s'élève à 136,3 milliards de dollars, l'Espagne pouvant rapidement appeler à la rescousse alors que 20 % de la population active est au chômage et que la dette y atteint les 640 milliards d'euros (927,4 milliards de dollars).

En décembre 2010, le Fonds monétaire international avait indiqué avoir achevé la vente d'un huitième de son stock d'or, soit 403,3 tonnes. Le processus avait été lancé par les Etats membres en avril 2008, période durant laquelle les finances de l'organisation paraissaient fragiles, son activité de prêts étant alors déclinante.