Des navires de guerre russe feraient actuellement route vers la côte syrienne : la nouvelle vient d'être annoncée - le vendredi 18 novembre dans l'après-midi - par le quotidien israélien Haaretz citant « une agence de presse syrienne« . En France le site du Nouvel Observateur a répercuté l'info, en usant d'un prudent conditionnel. Mais à l'heure où nous écrivons, la version française de Sana ne répercute pas cette information. Elle commençait néanmoins à être relayée par certains médias arabes comme le grand quotidien libanais L'Orient Le Jour. Le site d'informa
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Vladimir Poutine lors de manoeuvres navales russes en 2005 : montrer sa force pour que d'autres ne se servent pas de la leur...
tion alternative américain d'Alex Jones, dont nous avons récemment relayé un reportage à Homs, affirmait lui que les bâtiments de guerre russes étaient déjà entrés dans les eaux territoriales syriennes. Là encore la source serait une agence de presse syrienne, laquelle aurait commenté la nouvelle ainsi : « C'est un message clair à l'Occident : Moscou s'opposera à toute intervention étrangère en Syrie« . Si navires russes il y a, ils devraient normalement gagner la base navale russe de Tartous.

Un grand tournant de la crise syrienne ?

Si la nouvelle se confirme dans les heures qui viennent, ce sera effectivement un signe très fort et très clair de la Russie. Qui n'a cessé de contester, ces derniers jours, la version occidentale des événements de Syrie, notamment sur l'origine des violences et a souligné les tentatives de déstabilisation téléguidées depuis l'étranger. Aujourd'hui encore, Vladimir Poutine, Premier ministre de la Fédération de Russie, a exhorté la communauté internationale « à la retenue et à la précaution » dans le dossier syrien. Tandis que son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, précisait quelque peu ses accusations : « Nous voyons avec quel empressement des acteurs étrangers essayent d'attiser la confrontation en Russie, sans doute pour dramatiser la situation dans l'espace médiatique et ainsi obtenir des arguments pour s'ingérer dans les affaires syriennes. » On suppose qu'un certain nombre de gouvernements se seront reconnus dans cette allusion...

L'arrivée de navires de guerre russes dans les eaux territoriales syriennes semble en effet la suite logique de ces déclarations et de cette attitude russe constante. C'est évidemment une façon de faire entendre raison à l'alliance occidentale (Nord-américains-Européens-Turcs et Ligue arabe) qui ces dernières 48 heures n'a cessé de faire monter les enchères, sommant Bachar de quitter le pouvoir, multipliant les menaces diplomatiques et économiques et s'apprêtant à faire du CNS son seul interlocuteur syrien.

Si, encore une fois, la nouvelle se confirme, elle est de nature à balayer comme des confettis les postures et déclarations martiales des Erdogan, Clinton, Juppé, Cameron et autres ben Jassem. Du genre de la toute dernière d'Alain Juppé : »Il est trop tard pour le gouvernement syrien« . Non, c'est peut-être trop tard pour vous; messieurs...