Traduction par VD pour le Grand Soir

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Lorsque la guerre au Vietnam s'est achevée et que les banderoles ont été pliées, le côté sérieux de la plupart des manifestants et leur hostilité envers le gouvernement s'est évanoui. Ils sont retournés, presque sans opposer de résistance, à la course au succès et à la croyance que le monde n'avait le choix qu'entre une « démocratie capitaliste » et une « dictature communiste ». Le verdict général était que la guerre avait été une aberration, une sorte de tâche sur une politique américaine somme toute humaniste. Les soi-disant craintes éprouvées par les pouvoirs en place sur une déliquescence de la République s'avérèrent au final rien de plus qu'un coup médiatique. Un sujet porteur.

Tout ceci pour vous expliquer pourquoi j'ai été réticent à me joindre au mouvement d'occupation. J'ai d'abord pensé que si rien d'autre ne faisait l'affaire, ce serait le froid de l'hiver qui aurait raison d'eux. Sinon, ce serait les exigences de la vie quotidienne - il faudra bien qu'ils gagnent leurs vies, qu'ils assistent à leurs cours quelque part, qu'ils retournent à leurs amis et leurs familles. Récemment, j'ai pensé que c'est la police qui sifflerait la fin de leur merveilleuse partie - car lorsque vous dévoilez la véritable nature du système, le système peut devenir fou.

A présent je n'en sais trop rien. Tous ces jeunes, et les vieux aussi, n'en finissent pas de m'étonner par leur dévouement et leur énergie, leur camaraderie et leur courage, leur optimisme et leur inventivité, leur non-violence et leur conscience aiguë des dangers de la cooptation, leur ciblage des institutions économiques plutôt que des politiciens ou des partis politiques. Sans oublier leurs magnifiques pancartes et slogans, brandis de New York à Washington, tenant bon devant les assauts méprisables de la police et la destruction de leur campement à Wall Street. Ils ont donné à un million de jeunes d'autres idées sur comment occuper le reste de leurs vies et obtenus une couverture médiatique remarquable. A plusieurs reprises, le Washington Post a consacré des pages entières d'articles sympathiques. Le mouvement OCCUPY est pris de plus en plus au sérieux par pratiquement tous les médias.

Pourtant, dans les années 60 et 70, il y avait aussi un mouvement merveilleux - auquel j'ai participé - mais toutes les protestations incessantes, dont beaucoup faisaient preuve là aussi d'originalité, n'ont eu aucun impact sur la politique étrangère des Etats-Unis. Encore aujourd'hui, l'impérialisme américain fait preuve de la même brutalité. Nous ne pouvons même pas revendiquer le Vietnam comme une victoire. La plupart des gens croient que les Etats-Unis ont perdu la guerre. Mais par la destruction du Vietnam de fond en comble, l'empoisonnement de sa terre, son eau, son air, et de son patrimoine génétique pour les générations entières, Washington avait en réalité atteint son objectif initial : empêcher l'émergence d'un modèle de développement qui aurait pu servir d'exemple, de modèle alternative au capitalisme en Asie.

La survie et le développement du mouvement Occupy ont été grandement facilités par le fait qu'ils ne mentionnent pratiquement jamais la politique étrangère des Etats-Unis. C'est un sujet bien plus sensible que les errements des multinationales. La politique étrangère vous entraîne sur le terrain du patriotisme, sur celui de « nos braves gars » qui risquent leurs vies, de l'exception Américaine, de la loyauté, de la trahison, du terrorisme, de « l'anti-américanisme », du « conspirationnisme »... et toutes ces icônes que les grands médias US utilisent pour séparer le Bon Américain de celui qui ne fait pas vraiment partie de la famille.

Il est impossible bien sûr d'ignorer en permanence la politique étrangère, ne serait-ce que parce que la richesse de la nation dépensée à guerroyer pourrait servir à satisfaire n'importe quelle revendication du mouvement Occupy, ou même toute autre revendication.

Les enseignements que le mouvement Occupy a apportés à la population - sur les abus des entreprises et leur criminalité, sur la corruption en politique, sur les inégalités, la misère, etc, pratiquement toutes impunies - seraient hautement significatives si l'Amérique était une démocratie. Mais le fait est que de plus en plus de gens peuvent en apprendre de plus en plus, devenir de plus en plus révoltés, sans pour autant avoir vers où se retourner pour obtenir un changement significatif. L'argent doit être éliminé de la politique. Totalement. C'est mon expression latine préférée : sine qua non - « sans quoi, rien ».

Usrael et l'Iran

Il n'y a jamais de répit, n'est-ce pas ? La préparation des esprits américains, des esprits du monde entier, pour le prochain gala de M&D - Mort et Destruction. Les bombes « briseurs de bunkers » pèsent désormais 15 tonnes chacune, six fois plus que leurs merveilleux prédécesseurs.

Mais les Maîtres de la Guerre veulent encore être aimés ; ils ont besoin d'être crus lorsqu'ils nous disent qu'ils n'ont pas le choix, que l'Iran constitue la dernière menace en date à toute vie sur terre et que le temps est compté.

La préparation des esprits a été accomplie avec autant de ferveur que pour l'invasion de l'Irak en mars 2003. Et lorsqu'il s'est avéré que l'Irak n'avait aucune arme de destruction massive... eh bien, nos élites ont trouvé d'autres justifications à l'invasion, aussi simple que ça. Certains s'en sont pris à l'Irak : « Pourquoi ne nous ont-ils rien dit ? Cherchaient-ils à se faire bombarder ? »

En réalité, avant l'invasion US, de hauts dirigeants irakiens avaient clairement précisé et répété à maintes reprises qu'ils n'avaient pas de telles armes. En août 2002, le premier ministre irakien, Tariq Aziz, a affirmé au journaliste Dan Rather de la chaîne CBS : « Nous ne possédons aucune arme nucléaire, biologique ou chimique. » (1)

En décembre, Aziz a déclaré à Ted Koppel sur ABC : « le fait est que nous ne possédons pas d'armes de destruction massive. Nous n'avons aucune arme chimique, biologique ou nucléaire. » (2)

Saddam Hussein lui-même a déclaré à Rather en février 2003 : « Ces missiles ont été détruites. Nous n'avons pas de missiles contraires aux prescriptions de l'ONU en Irak. Ils n'existent plus. » (3)

De plus, le général Hussein Kamel, ancien chef du programme irakien d'armes secrètes, et beau-fils de Saddam Hussein, a déclaré à l'ONU en 1995 que l'Irak avait détruit les missiles bannis et les armes chimiques et bactériologiques peu après la guerre du Golfe en 1991. (4)

Et il y a encore d'autres exemples d'officiels irakiens expliquant au monde entier que les armes de destruction massive n'existaient pas.

Et s'il pouvait encore subsister quelques doutes, l'année dernière Hans Blix, ancien chef des inspecteurs de l'ONU, qui a dirigé la chasse infructueuse aux armes de destruction massive en Irak, a déclaré devant une commission d'enquête britannique sur l'invasion de 2003 que « ceux qui étaient certains à 100% de l'existence des armes de destruction massive » en Irak étaient en fait « plus que 100% ignorants » de l'endroit où elles étaient cachées. Il a témoigné qu'il avait averti le Premier Ministre britannique Tony Blair lors d'une réunion en février 2003 - de même que la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice lors d'une autre réunion - qu'il n'y avait peut-être pas d'armes de destruction massives. (5)

Et pour ceux d'entre vous qui n'ont pas encore de sérieux doutes sur ce que les grands médias américains savaient et comprenaient de la politique étrangère des Etats-Unis : malgré les deux révélations faites à Dan Rather sur CBS, et d'autres révélations mentionnées ci-dessus, en janvier 2008 nous trouvons le journaliste de CBS Scott Pelley en train d'interviewer l'agent du FBI George Piro, qui avait interrogé Saddam Hussein avant son exécution :
PELLEY : Et que vous a-t-il dit au sujet de la destruction de ses armes de destruction massive ?

PIRO : Il m'a dit que la plupart des ADM avaient été détruites par les inspecteurs de l'ONU dans les années 90, et que celles qui n'avaient pas été détruites par les inspecteurs ont été détruites pas les irakiens eux-mêmes.

PELLEY : Il avait ordonné leur destruction ?

PIRO : Oui

PELLEY : Alors pourquoi garder le secret ? Pourquoi mettre son pays en danger ? Pourquoi mettre sa propre vie en danger et persister dans ce faux-semblant ? (6)
Les Etats-Unis et Israël se préparent à attaquer l'Iran soi-disant à cause de leur plans pour développer des armes nucléaires, chose que l'Iran a toujours niée. Parmi les Irakiens qui avaient prévenu les Etats-Unis qu'ils se trompaient au sujet des ADM, Saddam Hussein a été exécuté et Tariq Aziz attend son exécution. Quels officiels Iraniens seront pendus par Usraël après la destruction de leur pays ?

Et si l'administration Bush avait cru l'Irak au sujet des ADM, cela aurait-il changé quelque chose ? Probablement pas. Il ne fait pratiquement aucun doute que Bush le savait ou pour le moins qu'il avait de bonnes raisons pour douter. Il en va de même pour Tony Blair. Saddam Hussein a mal jugé à quel point ses deux adversaires étaient des psychopathes. Bush était déterminé d'en finir avec l'Irak pour rendre service à Israël, pour contrôler le pétrole, et pour étendre l'empire, même si au final les choses ne se sont pas passées tout à fait comme prévues : pour une raison bizarre, il semblerait que les Irakiens n'aiment pas être bombardés, envahis, occupés, détruits et torturés.

Mais si l'Iran construit bel et bien des armes nucléaires, il faut se poser la question : existe-t-il une loi internationale qui dit que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine, Israël, la France, le Pakistan et l'Inde ont le droit de posséder des armes nucléaires, mais pas l'Iran ? Si les Etats-Unis avaient su que le Japon possédaient des bombes atomiques, est-ce que Hiroshima et Nagasaki auraient-été détruites ? L'historien en affaires militaires israéliennes, Martin van Creveld, a écrit : « le monde a vu comment que les Etats-Unis ont attaqué l'Irak sans aucune raison. Si les Iraniens ne cherchent pas à fabriquer des armes nucléaires, c'est qu'ils sont fous. » (7)

Il faut le répéter encore et encore : le secret pour comprendre la politique étrangère des Etats-Unis, c'est qu'il n'y a pas de secret. En gros, il faut se faire à l'idée que les Etats-Unis cherchent à dominer le monde. Une fois que vous l'avez bien compris, toute cette confusion, toutes ces contradictions et ces ambiguïtés qui entourent la politique de Washington s'évanouissent. Examinez une carte : l'Iran se trouve entre deux des grandes obsessions des Etats-Unis - l'Irak et l'Afghanistan... et entre deux des plus grandes régions pétrolifères du monde - le Golfe Persique et la Mer Caspienne. L'Iran fait partie de l'encerclement des deux menaces potentielles à la domination américaine - la Russie et la Chine... Téhéran ne sera jamais un état servile ni une caniche obéissante à Washington. Aucun impérialiste pur-jus à Washington qui se respecte ne pourrait résister à une telle cible. Alors envoyez les bombes !

L'exception américaine - une étude

Les dirigeants des puissances impériales se sont racontés et ont toujours racontés à leurs populations que leur pays était exceptionnel et que la soumission d'un pays étranger devait être considérée comme une « mission civilisatrice », une « libération », la « volonté de Dieu », sans oublier « la liberté et la démocratie » apportées à tous ces malheureux. Il est difficile de tuer un grand nombre de gens sans revendiquer une vertu. Je me demande si ce sens de l'exception a pu être plus profondément enraciné ailleurs qu'aux Etats-Unis, où il est vrillé dans chaque cellule et glande de la conscience américaine dés la maternelle. Si nous mesurons le degré d'endoctrinement (je résiste à la tentation d'employer le mot « lavage de cerveau ») d'une population par l'écart entre ce que les gens pensent que leur gouvernement fait de par de monde et ce qu'il fait réellement (de manière assez sordide), le peuple américain est clairement le peuple le plus endoctriné de la planète. Dans ce processus, le rôle des médias américains est bien sûr indispensable. Essayez de nommer un seul quotidien ou télévision US qui se soit clairement opposé aux attaques contre la Libye, l'Irak, l'Afghanistan, la Yougoslavie, le Panama, la Grenade et le Vietnam. Ou même contre deux d'entre elles. Ou ne serait-ce une seule. Quel grand média a émis des réserves sur la Guerre Contre le Terrorisme à ses débuts ?

Gavé du sentiment de supériorité morale des Etats-Unis, le Département d'Etat juge chaque année le monde entier, en publiant des rapports sur le comportement des autres nations, souvent accompagnés de sanctions quelconques. Il existe plusieurs rapports qui jugent le comportement des nations inférieures au cours de l'année écoulée dans les domaines de la liberté religieuse, des droits de l'homme, de la guerre contre la drogue, du trafic humain, du contre-terrorisme, tout en maintenant une liste de groupes « terroristes » internationaux. Les critères appliqués dans ces rapports sont dans tous les cas principalement politiques. Cuba, par exemple, figure toujours sur la liste des soutiens au terrorisme alors que les groupes anticastristes de Floride, qui ont déjà commis des centaines d'actes terroristes, n'y figurent pas.
« Les causes de la maladie ne sont pas tout à fait claires mais sa récurrence est une des constantes de l'histoire : la puissance tend à être confondu avec la vertu et une grande nation est particulièrement sensible à l'idée que sa puissance est le résultat d'une volonté divine, ce qui lui confère une responsabilité particulière envers les autres nations - pour les rendre plus riches, plus heureuses ou plus sages ou, en d'autres termes, pour les faire à son propre et glorieuse image. » Ancien sénateur William Fulbright, The Arrogance of Power (1966)

« Nous les Américains, sommes le peuple exceptionnel et élu - l'Israël de notre temps ; nous portons l'arche des libertés dans le monde... Dieu a prévu, et l'humanité attend, de grandes choses pour notre race ; de grandes choses que nous ressentons dans nos âmes. » Herman Melville, White-Jacket (1850)

« Dieu a désigné l'Amérique pour sauver le monde de la manière qu'elle l'entend. Dieu a désigné Israël comme le nexus de l'Amérique au Moyen Orient et tous ceux qui ont quelque chose à dire sont a) des antisémites, b) des antiaméricains, c) avec l'ennemi, et d) des terroristes » John le Carré, London Times, January 15, 2003

« Le néoconservatisme... s'est fondé sur les mythes historiques américains de l'innocence, de l'exception, du triomphalisme et du Destin Manifeste. Il offrait une vision de ce que les Etats-Unis devaient faire avec leur puissance globale incontestée. Dans ses versions messianiques les plus séduisantes sur le plan rhétorique, il associait l'expansion de la puissance américains au rêve de démocratie universelle. Et par là, il proclamait que l'emploi maximum de la puissance américaine était bon aussi bien pour l'Amérique que pour le monde entier. » Professeur Gary Dorrien, Columbia University, The Christian Century magazine, January 22, 2007

« Aux yeux de la plupart de ses citoyens, l'Amérique constitue une exception, il est donc normal qu'elle fasse des exceptions à certaines normes internationales. » Michael Ignatieff, éditorialiste du Washington Post, rubrique Affaires de Droit, Mai-Juin, 2002

« Notre pays est une force de bien sans précédent ». Lieutenant Colonel Ralph Peters, US Army War College, 1997

« L'armée US est une force de bien global... qui n'a pas d'équivalent ». Thomas Barnett, US Naval War College, The Guardian (London), December 27, 2005

John Bolton, futur ambassadeur US auprès des Nations Unies, écrivait en 2000 : De par leur statut unique, les Etats-Unis ne pouvaient être « légalement contraints » ou limités de quelque manière que ce soit par des traités internationaux. Les Etats-Unis devaient être « des hégémonistes constitutionnels sans scrupules, impénitents et intransigeants » afin que leurs « hauts dirigeants » puisse se sentir libres de recourir à la force de manière unilatérale.

Condoleezza Rice, future secrétaire d'état, a affiché en 2000 le même mépris pour le droit international. Elle a affirmé que les nécessités de la sécurité nationale des Etats-Unis n'avaient plus à être guidés par des « notions de droit international ou de normes » ou par « des institutions comme les Nations Unies » parce que les Etats-Unis étaient « du bon côté de l'histoire ». Z Magazine, Juillet/Août 2004

« Le président (George W. Bush) a dit qu'il ne voulait pas voir d'autres pays dicter leurs termes ou conditions sur la Guerre Contre le Terrorisme. « Il arrivera peut-être un moment où nous serons les derniers encore debout. Je n'ai pas de problèmes avec ça. Nous sommes l'Amérique. » » Washington Post, 31 Janvier, 2002

« Reinhold Niebuhr a tout compris il y a 50 ans : ce qui persiste - et promet des malheurs sans fin - est notre conviction que la Providence a sommé l'Amérique d'encadrer toute l'humanité dans sa marche vers la perfection. » Andrew Bacevich, professeur de relations internationales, Boston University

Commentant le leçon de morale dispensée par Woodrow Wilson à ses collègues européens à la table de négociations à Versailles au lendemain de la première guerre mondiale, Winston Churchill a dit qu'il lui était difficile de croire que les émigrants européens aient pu apporter à l'Amérique toutes les vertus de leurs terres d'origine en oubliant les vices. - The World Crisis, Vol. V, The Aftermath, 1929

« Voici une république qui devient lentement mais sûrement l'élément morale suprême pour le progrès mondial et l'arbitre des conflits mondiaux. » William Jennings Bryan, Secrétaire d'Etat US sous Woodrow Wilson, In His Image (1922)

Le rédacteur de NewsWeek, Michael Hirsch : « Les alliés des Etats-Unis doivent accepter l'idée qu'un certain unilatéralisme de la part des Etats-Unis est inévitable, et même souhaitable. Ceci implique principalement qu'ils se fassent à l'idée que les Etats-Unis exercent une suprématie absolue - et qu'ils apprécient sincèrement leur chance historique d'être protégés par une puissance relativement bienveillante. » Foreign Affairs, Novembre, 2002

Colin Powell devant le Convention Nationale Républicaine, le 13 aôut 1996 : les Etats-Unis « existent par la grâce de la providence divine ».

« Les médias US ont toujours relayé la mythologie de l'exception américaine, que les Etats-Unis, dans tous ce qu'ils font, constituent le dernier espoir de l'humanité » Rahul Mahajan, auteur de : The New Crusade : America's War on Terrorism, and Full Spectrum Dominance

« Le problème fondamental est que les Américains ne respectent personne à part eux-mêmes, » a dit le colonel Mir Jan, prote parole du Ministère de la Défense Afghan. « Ils disent « nous sommes le Dieu du monde », et ne nous consultent pas. » -Washington Post, 3 août 2002

« Si nous devons employer la force, c'est parce que nous sommes l'Amérique ! Nous sommes la nation indispensable. Nous sommes grands. Nous voyons plus loin dans l'avenir. » Madeleine Albright, Secrétaire d'Etat US, 1998
Notes :

1 CBS Evening News, August 20, 2002

2 ABC Nightline, December 4, 2002

3 60 Minutes II, February 26, 2003

4 Washington Post, March 1, 2003

5 Associated Press, July 28, 2010

6 60 Minutes, January 27, 2008. See also : Fairness and Accuracy in Reporting [FAIR] Action Alert, February 1, 2008

7 New York Times, August 21, 2004