L'entreprise Veldeman Bedding a décidé d'offrir une prime de 30 euros à ses employés qui viendront travailler le 30 janvier, malgré la grève générale, ce qui a poussé la FGTB à doubler la mise en offrant une prime de 60 euros.

La direction de Veldeman Bedding, une entreprise du Limbourg qui vend des matelas, a expliqué avoir proposé cette prime pour être en mesure de répondre aux commandes de ses clients étrangers, qui « ne comprennent pas la grève ».

Après cette offre, le nombre de salariés souhaitant faire grève serait passé d'une cinquantaine à une vingtaine, sur un total de 150 employés, selon la direction. En réaction, la FGTB a décidé de surenchérir en faisant passer de 30 à 60 euros l'indemnité de grève versée à ses affiliés chez Veldeman Bedding.

Une prime contraire à la législation internationale

Or, selon Guy Cox, directeur-général du département Relations collectives de travail au sein du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, cette prime de 30 euros promise par la direction de l'entreprise Veldeman Bedding aux travailleurs non-grévistes est contraire à la législation internationale. Pour étayer sa position, Guy Cox s'appuie sur l'avis du comité pour la liberté syndicale de l'Organisation internationale du Travail (OIT) qui dit qu'aucune bonification ne peut être attribuée pour qu'un travailleur ne se déclare pas en grève.

« Le droit fondamental à la grève ne peut être limité », précise pour sa part la Convention internationale de Genève. « Et en France, des initiatives semblables ont été condamnées par les plus hautes juridictions », a poursuivi M. Cox. Selon ce dernier, si un tel cas parvenait devant un tribunal belge, « le juge pourrait en outre se laisser guider par un article de la loi anti-discrimination » qui interdit toute discrimination sur base de l'appartenance à un syndicat.

Quant à la prime de 60 euros que voulait octroyer la FGTB aux grévistes, avant de finalement revenir sur sa décision, elle n'est pas contestable, « les syndicats déterminant ce qu'ils donnent à leurs membres », a conclu Guy Cox.

De son côté, l'entreprise a annoncé la tenue d'une réunion entre direction et syndicats, demain/mercredi matin, afin d'aplanir le conflit lié à son initiative.