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Les abattages de vaches se réduisent en Europe. Non seulement les cheptels reproducteurs se sont contractés depuis 2010 dans la plupart des Etats membres, mais l'augmentation des prix redonne à présent de l'espoir aux éleveurs, qui gardent donc leurs vaches. Seule exception, l'Espagne, durement touchée par la sécheresse, qui brade ses vaches.

C'est un phénomène global dans l'Union européenne : le marché manque de vaches de réforme, alors même que les abatteurs se tournent vers ces animaux meilleur marché afin de limiter la hausse des prix auprès des consommateurs touchés par la crise économique. Les prix continuent donc de monter dans les principaux pays. L'Irlande fait exception en raison du très mauvais temps qui l'a frappée cet été.

Les prix continuent de grimper en Allemagne

En Allemagne, les prix des vaches ont gagné 8 centimes au cours du mois d'août pour atteindre 3,06 €/kg de carcasse pour la vache R et 3,42 € pour la vache O, 15% au-dessus de leur niveau de 2011. Les abattages de vaches sont toujours réduits. A 612 000 têtes sur l'ensemble du premier semestre, ils ont chuté de 15% par rapport à l'an dernier. La baisse se serait poursuivie en juillet-août d'après l'indicateur hebdomadaire AMI (-3%).

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Un été difficile en Irlande

La filière irlandaise est en crise. L'été a été particulièrement difficile : le temps froid a limité la pousse de l'herbe et la pluie a poussé les éleveurs à se débarrasser rapidement de leurs animaux pour sauvegarder les prairies gorgées d'eau. Les abatteurs en ont profité pour tirer les prix à la baisse. Tout ceci malgré la pénurie constatée depuis le début de l'année suite à la décapitalisation de 2011 et aux nombreuses exportations de broutards en 2010.

Les prix de toutes les catégories de bovins ont fortement chuté, ce qui a d'ailleurs entraîné des flux importants vers les abattoirs d'Irlande du Nord qui ont, eux, maintenu les prix. La cotation de la vache O a perdu 12 centimes. Elle reste toutefois 9% au-dessus de son niveau de 2011, à 3,18 €/kg de carcasse. Les animaux jeunes de conformation R ont perdu 10 centimes et restent 10% au-dessus de leurs cours de l'an passé (3,91 €/kg pour la génisse, 3,77 €/kg pour le bœuf et 3,81 €/kg pour le taurillon).

En juin, la baisse des abattages de gros bovins avait été encore plus forte que les mois précédents (-22%). Sur l'ensemble du premier semestre, 687 000 gros bovins ont été abattus, soit 14% de moins qu'en 2011. En juillet-août, la baisse s'est poursuivie, mais à un niveau moindre en raison du mauvais temps (-10%).

Sursaut d'abattages de vaches au Royaume-Uni en juillet

Malgré la décapitalisation déjà forte entamée il y a deux ans, les britanniques continuent d'abattre des vaches. En juillet, les abattages de vaches ont progressé de 6%, alors que l'ensemble des abattages de gros bovins reculaient de 3%. Ceci explique la stagnation du prix des vaches de réforme cet été, alors que le prix du bœuf poursuivait sa hausse ininterrompue. La cotation de la vache O britannique reste à 3,48 €/kg de carcasse, 19% au-dessus de son niveau de l'an dernier et 44% au-dessus de celui de 2010.

Plus de viande de vache disponible en Espagne

La sécheresse qui touche la péninsule ibérique depuis le début du printemps oblige les éleveurs espagnols à réformer à plein. A 174 000 têtes sur le premier semestre, les abattages de vaches ont progressé de 12% par rapport à 2011 et de 18% par rapport à 2010. Les importateurs français ne s'y trompent pas. Sur la même période, ils ont augmenté leurs achats de viande fraîche à l'Espagne de 13% à 8 000 téc, alors qu'ils diminuaient leurs achats en Italie (de 17% à 12 000 téc), où les vaches étaient gardées en raison de la bonne tenue du prix du lait, ainsi qu'en Irlande (-8% à 15 000 téc).