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© AFPQuatre personnes ont été inculpés par l'autorité des marchés financiers britannique dans le cadre de la plus vaste enquête menée sur ce type de délit.
Quatre personnes, dont un ancien courtier de Deutsche Bank, ont été inculpées pour un délit d'initié qui aurait généré plus de 3 millions de livres sterling (3,75 millions d'euros) de bénéfice, dans ce qui est aujourd'hui la plus grande opération jamais menée au Royaume-Uni contre les abus de marché.

L'autorité boursière d'outre-Manche, la FSA (Financial Services Authority) a déclaré lundi 1er octobre que ces mises en accusation étaient le résultat de l'opération "Tabernula", que le grand public a découverte en mars 2010, lorsque plus de cent quarante agents de la Serious Organised Crime Agency et de la FSA ont réalisé des perquisitions à Londres et dans le sud-est du pays, saisissant documents et ordinateurs.

Martyn Dodgson (cadre de Deutsche Bank au moment des faits et dont la banque allemande s'était séparée après son arrestation, en mars 2010), Andrew Hind (dirigeant d'entreprise dans l'immobilier), Iraj Parvizi (investisseur dans des entreprises moyennes) et Benjamin Anderson (courtier indépendant) comparaîtront devant la Cour de Westminster le 19 octobre, a ajouté la FSA.

M. Dodgson vit dans le nord de Londres, rapporte le quotidien des affaires, le Financial Times. Avant les perquisitions, il avait été récemment promu directeur général et faisait partie de l'équipe de Deutsche Bank qui conseillait le gouvernement sur ses participations dans Royal Bank of Scotland et Lloyds Banking Group.

ÉCLAIRER "LES COINS SOMBRES DE LA CITY"

Au total, neuf personnes avaient été arrêtées en 2010 et en 2011, dont un employé d'Exane BNP Paribas. Dans cette affaire, des professionnels de la City sont soupçonnés d'avoir fait passer des informations à des courtiers, qui ont réalisé des profits sur la base de ces informations. Un certain nombre de personnes sont encore sous le coup de l'enquête.

Contacté par l'AFP, un porte-parole de Deutsche Bank a indiqué de son côté que la banque allemande avait "pleinement coopéré avec les autorités dans leur enquête" qui "concerne un individu et non la banque elle-même".

Alors que le monde de la finance n'a jamais eu aussi mauvaise réputation en Grande-Bretagne, la FSA est de plus en plus sévère avec les délits financiers. "Dans l'avenir, nous voulons que les individus rendent des comptes. Nous allons allumer la lumière dans un certain nombre de coins sombres" de la City, a prévenu lundi dans le quotidien The Independent Martin Wheatley, l'un des directeurs de la FSA.