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L'expert nucléaire Arnie Gundersen vient, avec d'autres, de sonner l'alerte : le bâtiment n°4 de Fukushima s'enfoncerait dans le sol de façon inégale. lien

Information inquiétante si l'on veut bien se souvenir que c'est dans la piscine de refroidissement de ce bâtiment que se trouvent un très grand nombre d'assemblages nucléaires.

En effet, ce bâtiment se détériore rapidement, et si la piscine, laquelle se trouve perchée à 30 mètres de hauteur, (photo) venait à basculer, les 264 tonnes, représentant 1535 assemblages nucléaires, monteraient en température provoquant une situation quasi ingérable. lien

Ce qu'a confirmé Robert Alvarez, ancien haut responsable du département de l'énergie sous Bill Clinton : « si un tremblement de terre ou tout autre évènement venait à affecter cette piscine, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de 10 fois la quantité de césium 137 qui s'est propagée à la suite de l'accident de Tchernobyl ».

En effet la piscine de ce bâtiment n°4 est surchargée de combustibles, certains sont neufs, et chacun sait que s'ils venaient à être en contact direct avec l'air, ils se mettraient à atteindre des températures telles qu'il deviendra très compliqué d'arrêter cette progression. lien

Actuellement ces assemblages sont sous une épaisseur protectrice de 8 mètres d'eau, et des experts avaient émis l'hypothèse qu'au début de la catastrophe, cette piscine se serait vidée en partie de son eau, provoquant un début de fonte des gaines contenant le combustible nucléaire. lien

Déjà en août dernier, le professeur Koichi Kitazawa, à la tête de JST (agence japonaise pour les Sciences et la Technologie) craignait que le « pire puisse advenir », qui menacerait la survie du Japon. lien

Mitsuhei Murata, ancien ambassadeur du Japon en Suisse, a fait une analyse lucide de la situation, expliquant qu'en réalité, c'est parce que les USA ont 31 centrales nucléaires du même type que celle de Fukushima, que le gouvernement US fait tout son possible, en accord avec le gouvernement japonais, pour masquer la réalité.

L'ex ambassadeur affirme que suite à l'explosion d'hydrogène qui a frappé le bâtiment n°4, le sol s'est affaissé de 80 cm, provoquant un danger d'effondrement de l'unité 4.

Si cela arrivait, les assemblages entreraient en fusion, et personne ne pouvant approcher, cela pourrait finir par concerner tous les autres bâtiments, provoquant la fusion des 14 225 assemblages encore présents sur le site de Fukushima Daïchi.

L'accident qui en résulterait signerait, d'après lui, la disparition du Japon, mais affecterait aussi le monde entier. vidéo

Le bâtiment s'enfonce-t-il donc ?

On se souvient en effet qu'au mois de mai 2012, de nombreux observateurs avaient affirmé que le bâtiment n°4 de Fukushima penchait, et que son angle Sud-Ouest était « bombé », preuves à l'appui. lien

Les mesures effectuées montraient à l'évidence, à un niveau constant de 13 mètres, la réalité d'un angle variant entre 6 et 33 mm. lien

Pourtant, à l'époque, Tepco avait affirmé que le bâtiment ne penchait pas.

Beaucoup de questions sont encore sans réponse au sujet de l'explosion d'hydrogène qui a frappé ce bâtiment, puisqu'à l'époque, le réacteur ne contenait pas de combustible.

Alors Tepco a avancé une explication : ce serait l'hydrogène produit par la fusion du réacteur n°3 qui serait arrivé dans le n°4, par une soupape restée ouverte. lien

Ce qui ne tient pas la route, l'explosion du réacteur n°3 ayant détruit la gaine de ventilation.

Pour ne rien arranger, un incendie s'est déclaré le 19 octobre, affectant le bâtiment « extra-high swichching yard » dans lequel se trouve un poste de transformation : il s'est étendu sur une surface de 700 m2 et aurait été maitrisé vers midi.

Tepco affirme qu'il n'y aurait eu ni blessés, ni augmentation « significative » de la radioactivité, affirmation qu'il faut prendre avec prudence quand on sait comment l'entreprise s'y prend pour masquer la réalité. lien

2 questions se posent : puisque ce transfo n'était pas « alimenté », comment est-il possible qu'il ait pu prendre feu ?

L'autre question mettant un doute sur la zone réelle d'incendie, puisque la fumée filmée par une caméra semble provenir d'une autre zone (ouest et nord des bâtiments 1 et 2). vidéo

Mais revenons à notre bâtiment n° 4 qui se met à jouer les « Tours de Pise ».

Certains observateurs se posent la question de la « liquéfaction des sols ».

Ce phénomène est bien connu des géologues : lors d'un tremblement de terre, il peut y avoir une « perte de cohésion » du sol, celui-ci se mettant à couler comme un liquide.

Or, lors du séisme du 11 mars 2011, des liquéfactions se sont déjà produites à plusieurs endroits. vidéo

A Fukushima, des cassures, des fissures ont été constatées, et ça pourrait être la preuve d'une liquéfaction du sol, expliquant l'angle qu'est en train de prendre le bâtiment n°4.

De plus le 22 octobre 2012, Arnie Gundersen dénonçait Tepco, lequel aurait utilisé les trucages permis par Photoshop, afin de cacher une fissure qui se trouvait à la base de ce bâtiment. lien

D'autres experts avancent une autre explication : à l'automne 2010, l'unité n°4 était à l'arrêt, car l'exploitant devait remplacer le blindage du support du réacteur.

Or les éléments très lourds déplacés (combustible, grues, dalles-couvercle, chapeaux en acier) représentaient pas moins de 900 tonnes et cette opération se positionnait à 40 mètres au dessus du piédestal de confinement, compromettant éventuellement la stabilité de l'ensemble. lien

Pour terminer provisoirement, pour ceux qui auraient gobé la farce de la catastrophe « en phase d'être définitivement réglée », on apprend sans surprise, grâce à la revue américaine « sciences » du 26 octobre que la centrale continue à rejeter des éléments radioactifs dans l'Océan. lien

De nombreux poissons qui, il y a un an, n'étaient pas contaminés par le césium 134 et 137, le sont maintenant. lien

Ça concerne 40% des poissons péchés dans les environs de la centrale.

Il faut savoir que le césium 137 à une « demie vie » (période) de 30 ans, c'est-à-dire qu'il perd la moitié de sa radioactivité au bout de 30 ans, puis la moitié du restant dans les 30 ans qui suivent...

Ken Buesseler et Mitsuo Uematsu, de l'université de Tokyo ont déclaré qu'il s'agissait « du plus important rejet radioactif dans l'océan de toute l'histoire ». lien

Ken Buesseler, qui est chimiste à l'institut océanographique de Wood Hole (Massachussets) ajoute : « il faudra faire plus qu'étudier les poissons pour prédire comment évolueront ces différents niveaux de contamination ».

La centrale continue donc de relâcher de la radioactivité, mais comment pourrait-il en être autrement, puisque les coriums ont joué les filles de l'air, et qu'ils relâchent en continu leur radioactivité.

Au sujet de ces coriums, on commence à avoir une idée de leur parcours.

Grâce à une campagne de mesures effectuées le 26 juin 2012, montrant une importante augmentation de la radioactivité en ce qui concerne le corium du réacteur n°1.

Depuis le mois de mars 2011, « avalant » le béton a une vitesse estimée a quelques centimètres par heure, il n'a du avoir aucune difficulté à traverser les 8 mètres de béton servant de base au réacteur. lien

Certains ont donc imaginé une possible fragmentation de celui-ci, surtout s'il a obliqué d'un coté ou de l'autre du réacteur, rencontrant une épaisseur d'eau d'environ 10 mètres, sous 2 petits mètres de béton, ce qui ne devrait pas le ralentir beaucoup si l'on se souvient que sa température se trouve aux alentours de 2500 °.

A partir de là, il n'est pas difficile d'imaginer que le béton des fondations ayant « fondu » d'un coté, la structure du bâtiment ait été fragilisée, et que le bâtiment puisse pencher d'un coté.

En attendant, Mitsuhei Murata n'a pu que constater que l'appel international qu'il a lancé afin de permettre à des experts du monde entier de prendre la situation en main avant l'irrémédiable, n'a pas rencontré beaucoup d'échos, d'autant que ni Tepco, ni le gouvernement Japonais ne semble décidé à « passer la main », et laisser des experts indépendants mettre leur nez dans la centrale dévastée.

Les dernières nouvelles ne sont pas rassurantes : le niveau de la radioactivité des réacteurs 2 et 3 est en forte augmentation, et le niveau d'eau dans le réacteur n°1 est très bas. La plupart des barres de combustible de celui-ci ont fondu, et sont tombées au fond de la cuve.

Tepco vient de découvrir 3000 tonnes d'eau très radioactive sous ce réacteur, rendant la situation intenable. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « on peut vous empêcher de dormir, pas de rêver ».