La "journée européenne d'action et de solidarité" à laquelle appelaient les principaux syndicats européens a été marquée par des violences entre la police et des protestataires en Espagne et en Italie. Les manifestants - plusieurs milliers dans toute l'Europe - manifestaient contre les mesures d'austérité prises par leurs gouvernements.

Espagnols, Italiens, Portugais, Grecs ou Français... Quelque dizaines de milliers de manifestants ont unis leurs voix contre l'austérité en Europe ce mercredi 14 novembre. La Confédération européenne des syndicats (CES) incitait à faire grève de façon coordonnée pour davantage de poids face aux pouvoirs politiques en place. "À semer l'austérité, on récolte la récession, l'augmentation de la pauvreté et l'angoisse sociale", a pour sa part clamé la secrétaire générale de la CES, Bernadette Ségol. Selon les syndicats européens qui prennent part au mouvement, les politiques d'austérité prolongent et accentuent la crise économique et sociale née de la crise de la dette souveraine.

Des heurts avec la police

La journée a été marquée par des heurts avec la police dans certains pays. A Madrid, la police anti-émeute à sorti les matraques. En Italie un représentant des forces de l'ordre a été blessé à Turin et cinq autres moins grièvement à Milan.

Dans les pays les plus durement touchés par la crise, les syndicats avaient appelé à la grève générale. Seuls 20% des trains inter-cités et un tiers des trains de banlieue devaient circuler en Espagne. A Lisbonne, le métro était fermée et seuls 10% des trains devaient circuler dans le cadre d'un service minimum ordonné par les tribunaux. En Italie, le premier syndicat du pays a appelé à des arrêts de travail de plusieurs heures. En Grèce, les syndicats du public et du privé ont demandé trois heures d'arrêt de travail en solidarité au mouvement en Espagne et au Portugal. Des actions symboliques sont également au programme en Allemagne, en Autriche ainsi qu'aux Pays-Bas.

En France, le gouvernement considère ces manifestations comme un soutien

En France, plus de 130 manifestations et rassemblements étaient prévus. "C'est la première fois dans l'histoire de l'Europe qu'aura lieu une mobilisation d'une telle ampleur simultanément dans nombre de pays", se félicitait mardi la CGT. .Le ministre des Finances Pierre Moscovici a affirmé prendre la "mobilisation contre l'austérité comme un point d'appui pour les politiques progressistes que nous menons", insistant sur "la réorientation de politique européenne en cours". La veille, le président de la République prononçait un message similaire au cours de sa conférence de presse.