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La résistance s'organise contre une loi jugée "liberticide". Les "hacktivistes" des Anonymous appellent aujourd'hui à un "Internet Blackout Day" pour protester contre CISPA, une nouvelle loi limitant les libertés du web. Elle a été adopté le 18 avril par la Chambre des représentants américaine et doit être présentée au Sénat.

Anonymous appelle les détenteurs de page web à désactiver celles-ci et les remplacer par une page qui explique les raisons de la protestation. Souhaitant une action très suivie, le groupe espère ainsi montrer au gouvernement américain qu'un très grand nombre d'utilisateurs s'opposent au texte.

Une action similaire a été menée en janvier 2012. Plus de 7000 sites internet avaient alors joué le jeu. Des grands sites tels que Wikipédia, Google ou encore Mozilla avaient fermé leurs portes le temps d'une journée. Ils protestaient à l'époque contre la loi anti-piratage SOPA. Le projet de loi instaurait une "cyber peine de mort", c'est-à-dire le bannissement à vie d'un cybercriminel. Finalement abandonné, il a été remplacé par CISPA.

Des moyens musclés

Avec CISPA, le gouvernement fédéral peut accéder aux données des utilisateurs, sur simple demande à leurs fournisseurs internet. Il met également fin au droit à l'anonymat de l'internaute. C'est ce que décrient les associations. L'une des plus farouches d'entre elles, Electronic Frontier Foundation (EFF), se justifie : "A chaque fois que les conditions sont remplies - et les motifs sont suffisamment larges - CISPA permet à vos fournisseurs de partager vos e-mails, vos fichiers stockés dans le nuage..."

Bien que la loi a été adoptée par la Chambre des représentants avec 288 voix favorables et 127 contre, il reste des obstacles avant sa promulgation. Le texte doit maintenant être discuté au Sénat. Il pourrait aussi se voir suspendu par un veto de la Maison Blanche.

Si pour le moment, la participation au blackout d'aujourd'hui est plus faible qu'en janvier 2012, l'EFF reste positif : "Il est toujours possible qu'une future version de CISPA, modifiée par le Parlement, protège suffisamment l'intimité des utilisateurs. La loi, telle que rédigée actuellement, n'a aucune chance de passer".

CISPA est cependant soutenu par de nombreux géants de l'électronique tels que Facebook, Microsoft, Intel, ou encore IBM.