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C'est parti, comme en 40. Sauf que là, c'est à plus grande échelle. Le gouvernement vient d'ouvrir un site internet où vous êtes joyeusement invités à dénoncer tout contenu illicite que vous trouverez sur la toile. Pour mieux défendre l'espace de liberté qu'est Internet, il semble qu'il faille surveiller cette liberté par les internautes eux-mêmes. Un coup de génie ! Des millions de policiers internet qui ne coûtent pas un centime aux contribuables.

C'est quoi un contenu illicite ? Les millions de français internautes n'ayant pas tous fait des études de droit, comment vont-ils décider de ce qui est licite et de ce qui ne l'est pas ? Je plains les pauvres policiers (vrais ceux-là) qui seront en bout de chaîne et qui seront chargés de faire le tri. Car, n'en doutons pas, il va y avoir une avalanche de signalements (mot pudique pour désigner la délation ; autres temps, autres mots).

Le gouvernement croit avoir trouvé là un bon moyen pour maîtriser la communication sur internet, surtout les blogs et les forums alternatifs, véritable épine dans le pied des médias officiels. Mais comme toujours, dès lors qu'il s'agit de la toile, le gouvernement mène un combat d'arrière-garde. A supposer qu'il ferme tous les blogs de France, que pourra-t-il faire contre les blogs suisses, belges, canadiens, camerounais, sénégalais, américains, russes, iraniens, et même chinois, dans lesquels tous les français muselés en France peuvent s'exprimer et peuvent être lus par d'autres français ?

Si le gouvernement veut lutter contre les blogs alternatifs, il lui suffit de trouver un moyen qui oblige les médias officiels à faire de la vraie information. Question en passant : est-ce que le mensonge et la désinformation sont illicites et donc susceptibles d'être ''signalés'' ?