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Ancien remède de grand-mère, le bouillon maison fait à partir d’os est pourtant l’un des breuvages les plus denses nutritionnellement que vous pourrez consommer.
Le bouillon est souvent associé au met de grand-mère, que l'on nous servait petit comme remède miracle à peu près à toutes les petites maladies hivernales, allant du rhume à la gastro.
Très consommé dans le monde (en particulier en Asie), il constitue également un incontournable de la gastronomie française, à tel point qu'Alexandre Dumas dans son Grand Dictionnaire de cuisine affirme : « La cuisine française doit sa supériorité à l'excellence du bouillon français ». Il est loué par tous les grands cuisiniers français, d'Auguste Escoffier, le roi des cuisiniers, selon qui « rien n'est possible sans bouillon en cuisine » (et qui collabora par ailleurs avec Julius Maggi à la mise au point du fameux bouillon KUB en 1922), à Michel Guérard, 3 étoiles au guide Michelin, pour qui le bouillon rappelle le temps où « toute la pharmacie de la nature est au service de la cuisine ».

Aujourd'hui tombé en désuétude et remplacé par des cubes qui n'ont de bouillon que le nom (et peut-être le goût), mais ont perdu tout l'intérêt nutritionnel des préparations maisons, le bouillon mérite pourtant de revenir dans nos chaumières et de constituer un des socles d'une alimentation saine et nutritionnellement dense.

Le principe du bouillon est simple et particulièrement économique, puisqu'il peut être réalisé avec des restes : quelques os, cartilages, articulations, pattes ou arrêtes, des légumes ou des chutes (tiges, feuilles, fanes, cosses...), des épices et aromates, et une base acide (vinaigre, citron, ou vin blanc), afin d'extraire le maximum de minéraux des carcasses. Le tout revient dans de l'eau claire frémissante pendant de longues heures.

Le bouillon est connu pour soigner, entre autres rhumes et grippes, allergies, asthmes, tout type de pathologies intestinales, ostéoporose et autres problèmes articulaires.
Jusqu'à peu, les bénéfices du bouillon relevaient du remède de grand-mère, mais une analyse scientifique de ce breuvage permet de comprendre en quoi il est si important !

La richesse en oligo-éléments minéraux

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De manière évidente, le bouillon est riche en calcium et en magnésium (provenant des os), mais il contient également du phosphore, du silicium, du souffre et du potassium, entre autres.
De plus, tous ces éléments se trouvent sous une forme très assimilable, ce qui en fait un atout majeur par rapport à d'autres sources de calcium ou de magnésium mal absorbées (et malheureusement fréquentes).
Par ailleurs, les minéraux des légumes vont rendre le bouillon alcalinisant, c'est-à-dire qu'il contribuera fortement à rétablir l'équilibre acido-basique du corps (à l'inverse de nos régimes traditionnels, riches en protéines animales et en céréales, qui ont tendance à fortement acidifier le corps, ce qui est source d'inflammation et de pathologies diverses).

Glucosamine et chondroïtine

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Issu également des cartilages, le bouillon est riche en glucosamine et chondroïtine, qui sont deux éléments indispensables pour la santé de nos articulations. Ces composés pourraient prévenir les pathologies liées à l'usure de nos articulations telles que l'arthrose (pathologie mécanique) ou l'arthrite (inflammation de l'articulation).

La gélatine

Lorsque le bouillon refroidit, il gélifie, et ce d'autant plus que le bouillon sera à base de morceaux cartilagineux ou de tissus conjonctifs, comme la queue de bœuf ou les pattes de poules.
Ceci est dû à la présence de gélatine, qui est en réalité issue d'une hydrolyse partielle du collagène contenue dans ces parties du corps.
La gélatine fut pendant longtemps l'un des remèdes miracles à de nombreux maux : elle aide en particulier à la digestion (chez certains sujets sensibles, elle aide à digérer céréales, viandes ou laitages), et constitue un atout formidable pour le système immunitaire.

C'est en 1682, lorsque Denis Papin, physicien français, inventa le digesteur (sorte d'ancêtre de l'autocuiseur ou l'autoclave), que l'on s'est mis
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à extraire la gélatine des os. Elle fut considérée comme l'un des éléments les plus nutritifs que l'on puisse trouver, particulièrement en France où l'on cherchait des moyens économiques de nourrir l'armée et les sans domiciles fixes.
La gélatine n'est pas une protéine complète et contient surtout de la glycine, de la proline et de l'arginine, néanmoins elle prévient le corps de puiser dans ses propres protéines lorsque l'on est en déficit calorique. Ces acides aminés sont dits anti-inflammatoires et sont des précurseurs de collagène, qui assure la cicatrisation et la croissance des tissus.
La glycine aide à la régulation et à la production d'acides biliaires par le foie, facilitant la digestion et l'assimilation des graisses.

Les études sur la gélatine se sont malheureusement arrêtées dans les années 60, lorsque l'industrie agroalimentaire a développé les premiers exhausteurs de goûts, et lorsqu'on a pu remplacer la gélatine par des gélifiants synthétiques.
L'excellente et nourrissante soupe de légumes au bouillon de poule maison s'est alors peu à peu vue remplacée par une version lyophilisée, qui n'en avait plus que l'aspect, et dont tous les principes nutritifs étaient remplacés par des composés chimiques douteux...

NB: Cliquez ici pour une recette du bouillon à l'ancienne.

En conclusion

Le bouillon est un formidable atout santé qui est malheureusement tombé en désuétude. Ces bénéfices ne sont plus à démontrer, et tout le monde bénéficierait à intégrer un peu de bouillon dans sa diète hebdomadaire (voire quotidienne...).
La prévention de la santé passe par un réapprentissage des techniques et des méthodes de générations parfois oubliées, et le bouillon en est le parfait exemple. Très facile et économique à faire, son rapport coût/densité nutritionnelle est absolument imbattable !
D'ailleurs, quoi de meilleur qu'une soupe de légumes faite avec un véritable bouillon de poule ?