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Seule la femelle du moustique tigre, ici à l'image, transmet le virus du chikungunya d'homme à homme.
Plusieurs îles des Antilles, dont la Martinique et la Guadeloupe, sont en alerte sanitaire alors que le virus du chikungunya gagne du terrain depuis fin décembre. Cette situation épidémique a poussé le directeur général de la Santé à se rendre lundi et mardi dans les zones infectées.

Le virus du chikungunya fait de nouveau parler de lui dans les Antilles françaises. Alors qu'on signalait sa présence inédite sur l'île de Saint-Martin, début décembre, l'Institut national de veille sanitaire (InVS) alerte depuis quelques jours sur une recrudescence de cas. Plusieurs départements et collectivités d'Outre-mer des Antilles sont concernés par l'épidémie : Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Martinique et la Guadeloupe.

Selon le dernier point de l'InVS mis en ligne vendredi, Saint-Martin est l'île la plus touchée. Avec 1 025 cas "cliniquement évocateurs", 601 "cas probables ou confirmés" et un décès enregistré, elle a été placée en état "épidémie généralisée". "La circulation du virus reste généralisée avec une stabilisation du nombre de cas cliniquement évocateurs", écrit l'Institut sur son site.

En Martinique, le virus s'intensifie

A Saint-Barthélemy, "la progression de l'épidémie reste modérée" et ce territoire reste classé un cran en dessous de Saint-Martin en "situation épidémique", avec 215 cas clinique et 83 cas probables ou confirmés. En Martinique, en revanche, "la circulation du virus s'intensifie" : près de 1480 cas cliniquement évocateurs ont été recensés, et 518 cas probables ou confirmés. "Le nombre de consultations en médecine de ville continue sa progression, preuve de l'extension de l'épidémie", relève l'InVS.

En Guadeloupe, "on assiste à une augmentation de la circulation virale : 18 communes sont maintenant concernées", souligne l'institut. Le département est toujours en phase de "transmission autochtone modérée". Dans l'île 790 cas cliniquement évocateurs ont été recensés et 175 autres cas probables ou confirmés.

Cette situation alarmante a poussé le directeur général de la Santé, Benoît Vallet, à se rendre aux Antilles lundi et mardi pour faire le point sur l'épidémie. Objectif : prendre des "mesures de gestion pour protéger la population et lutter contre les moustiques vecteurs". La ministre de la Santé a d'ailleurs d'ores et déjà annoncé qu'elle présenterait en avril un projet de loi prenant en compte les "spécificités" de l'outre-mer, les "défis" à relever n'étant "pas identiques sur tous les territoires". Pour l'heure, les autorités sanitaires n'alertent pas sur un risque en métropole, mais ne l'écartent pas non plus.