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Contrairement à l'objectif visé, les OGM n'ont pas permis de réduire la quantité de pesticides utilisés aux Etats-Unis. C'est l'inverse qui est arrivé.

C'était l'un des arguments majeurs en faveur de l'introduction des OGM aux Etats-Unis. Les plantes capables de résister à un insecticide devaient permettre aux agriculteurs de ne plus utiliser qu'un seul traitement phytosanitaire - par exemple le Roundup dans le cas des semences « Roundup ready » - et donc de réduire l'impact écologique de l'agriculture.

Un rapport publié en juillet dernier par l'ONG américaine Food and Water watch montre que c'est exactement l'inverse qui est arrivé. Un premier graphique, que nous reproduisons ci-dessous, montre que l'utilisation de pesticides a d'abord bien diminué entre 1998 et 2001, c'est-à-dire dans les premières années qui ont suivi l'autorisation de la commercialisation des plantes OGM. Mais leur utilisation a ensuite explosé. La faute, notamment, à l'émergence de mauvaises herbes résistantes aux pesticides, expose l'ONG. « A mesure que les plantes résistantes (aux pesticides, ndlr) ont envahi les champs et diminué les rendements, les agriculteurs ont recommencé à utiliser de plus en plus de pesticides dangereux, ceux-là même que les cultures OGM étaient censées leur faire éviter. »

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Ce même rapport montre que l'entreprise Monsanto a largement bénéficié de cet échec. En effet, puisque le Roundup est de moins en moins efficace, les agriculteurs américains sont contraints d'en utiliser de plus en plus. La plupart d'entre eux en répandent aujourd'hui deux fois par an sur leurs cultures de maïs, coton et soja, contre une fois seulement dans les années 1990. Résultat : les Etats-Unis consomment dix fois plus de Roundup aujourd'hui qu'en 1996.

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Le rapport « Comment les cultures OGM renforcent l'industrie des pesticides » est à découvrir (en anglais) ici.