Image
© Flickr.com/swanksalot/cc-by-nc
Le politique américain légendaire Henry Kissinger a dit : « En contrôlant le pétrole on contrôle les États. En contrôlant l'alimentation, on contrôle la population ».

Au début des années 2000 le Congrès des États-Unis a adopté une loi obligeant les agences américaines d'aide alimentaire aux pays étrangers à inclure les produits avec OGM dans leurs programmes. D'où une importance particulière accordée à l'agro-alimentaire dans les programmes de l'agence américaine USAID. Les Américains ont mis à profit leur programme USAID contre la famine pour imposer le maïs OGM à l'Afrique australe. Les pays africains ont été placés devant un choix : accepter les OGM ou laisser mourir de la faim de nombreux habitants. Certains pays, notamment le Mozambique et le Zimbabwe ont renoncé au maïs OGM à cause des risques écologiques, mais se sont vus obligés d'accepter la farine avec OGM. Seule la Zambie a décidé de renoncer complètement aux OGM.

En 2003 l'organisation internationale Les Amis de la Terre a déclaré : « Il y avait des alternatives réelles aux OGM, mais n'ont l'occasion de les obtenir n'a pas été offerte aux pays africains ... L'aide alimentaire est souvent utilisée par les États-Unis en tant que mécanisme de marketing pour s'emparer de nouveaux marchés. De grandes sociétés agro-alimentaires sont les principaux bénéficiaires du système actuel d'aide alimentaire ».

En 2003 la « libération » de l'Irak par les forces de la coalition otanaise a abouti à la « libération » du pays des semences traditionnelles. USAID s'y est rendu sans tarder pour organiser une démonstration des grains de céréales ayant un grand rendement, notamment de blé, d'orge, de lentilles et de pois des champs. Pour faciliter la diffusion de ces semences brevetées des géants céréaliers étrangers le ministère irakien de l'Agriculture les distribuait à des « prix subventionnés ». L'utilisation des semences OGM brevetées une fois commencée par les fermiers, ceux-ci se sont vus obligés de les acheter au producteur chaque année, étant devenus dépendants vis-à-vis des STN étrangères. La situation s'est reproduite avec les produits chimiques (pesticides, herbicides, fongicides) vendus aux Irakiens par les sociétés comme Monsanto.

L'Inde a subi un véritable génocide OGM. Soucieux de faire face à la misère effroyable aussitôt après l'accession à l'indépendance, le gouvernement indien a autorisé les géants américains des biotechnologies à vendre les semences modifiées en Inde. Des récoltes et des revenus immenses ont été promis aux paysans indiens s'il abandonnaient l'agriculture traditionnelle au profit des semences OGM. Des fermiers ont emprunté de l'argent pour acheter les semences OGM, mais leurs espoirs ne se sont pas justifiés. Une mauvaise récolte leur a laissé des dettes croissantes et n'a apporté aucun profit. 125 000 suicides de fermiers sont le résultat du test des cultures agricoles génétiquement modifiées en Inde. En outre, les espèces traditionnelles ont été interdites dans de nombreuses banques de semences dans le cadre des programmes de promotion des semences génétiquement modifiées. Les autorités étaient intéressées à privilégier cette nouvelle biotechnologie.

L'Argentine fournit un exemple classique de la dépendance d'un État vis-à-vis des semences OGM. En vertu d'un contrat avec Monsanto, monopoliste des brevets du soja OGM, les fermiers argentins ont été privés de la possibilité de garder les semences pour de nouvelles semailles. En Argentine, les fermiers sont obligés d'acheter chaque année de nouvelles semences OGM et de payer des droits à Monsanto. Le monopole a imposé ces prélèvements à l'Argentine sous la menace d'introduire des taxes sur les exportations argentines.

USAID a tenté d'effectuer une opération similaire au Népal. Cependant en 2011 l'information de l'agence d'après laquelle le ministère de l'Agriculture et de la Coopération du Népal menait les pourparlers avec Monsanto sur « l'introduction des espèces hybrides du maïs dans 20 000 exploitations agricoles et la formation des paysans pour les cultiver » a immédiatement provoqué une vague de protestations sociales. Cette opposition énergique a poussé le gouvernement népalais à abandonner son projet.

Les sociétés monopolistes poursuivent leur politique d'introduction des OGM à travers le monde. Elle ne concerne pas seulement les pays du tiers monde. Son but est de contrôler la population de la Terre en l'exposant aux dangers de la famine, de la misère et de la dépendance vis-à-vis des monopolistes transnationaux.