Gaza
© REUTERS/Ibraheem Abu MustafaL’hôpital de Deir el-Balah, dans le sud, a été atteint lors de deux raids aériens sur la ville, ce mardi 22 juillet 2014.
L'autorité palestinienne a proposé ce mardi 22 juillet un cessez-le-feu suivi de cinq jours de pourparlers, a annoncé un responsable du Fatah au Caire. Plusieurs hôpitaux ont été bombardés, et ce soir, une école de l'ONU accueillant des réfugiés a été touchée par une frappe israélienne. Le bilan dépasse désormais les 620 morts côté palestinien. Vingt-sept militaires et deux civils israéliens ont par ailleurs été tués.

Au moins neuf femmes figurent parmi les nouvelles victimes palestiniennes. Une femme enceinte et une fillette de 4 ans ont été tuées dans une frappe à Beit Hanoun, dans le nord, près de la frontière israélienne et deux autres femmes, âgées de 50 et 70 ans, sont mortes dans un bombardement à Zeitoun, un quartier de la ville de Gaza. Dans le sud de la bande de Gaza, des bombardements israéliens ont tué une femme également dans la ville de Rafah tandis que deux hommes périssaient à la suite de raids aériens sur Qarara.

Plus tôt dans la journée, cinq membres d'une même famille, dont quatre femmes, ont été tués dans deux raids à Deir el-Balah, dans le sud. Dans l'est de la ville de Gaza, un garçon est mort dans un raid aérien sur le quartier de Touffah. Trois autres personnes ont été tuées dans des circonstances indéterminées.

Une autre personne est morte dans un raid sur Khan Younès, également dans le sud du territoire palestinien, alors qu'un bombardement du camp de réfugiés de Nousseirate, au centre, a fait un mort. Enfin, le bureau d'al-Jazira, situé au 11e étage d'un immeuble à Gaza, a été touché par des tirs et le personnel de la chaîne a été aussitôt évacué.

Cinq hôpitaux bombardés

« Notre hôpital a été visé par des canons de chars, témoigne un médecin de l' hôpital Al-Aqsa à Gaza qui, lundi, a essuyé des frappes israéliennes. Le premier obus a touché le parking. Il a détruit trois ambulances et blessé trois secouristes. Après, ils ont visé le troisième étage, qui abrite les services de médecine interne, de chirurgie et le bloc opératoire. L'une des conséquences du bombardement est que la station d'alimentation en oxygène des soins intensifs est tombée en panne. »

« lls visent des objectifs civils »

« Ce n'est pas le premier hôpital qui a été bombardé, et je ne pense pas que nous soyons le dernier, poursuit le médecin, car il s'agit d'attaques criminelles. Ils avaient déjà bombardé l'Hôpital européen de Gaza et l'hôpital Al-Wafa, qui a dû évacuer les blessés. Ils ont bombardé aussi une clinique d'handicapés ; il y a eu trois patients tués et trois blessés. Les bombardements ont touché aussi l'hôpital de Beit Hanoun. Et maintenant, le nôtre, l'hôpital Al-Aqsa, ça nous fait donc 5 hôpitaux bombardés. Ils visent des objectifs civils, car nos institutions sont ouvertes à tous. Le monde entier peut venir vérifier : il n'y a pas de menaces, il n'y a rien dans les hôpitaux. »

Gaza
© REUTERS/Mohammed SalemUne Palestinienne marche résignée entre les ruines à Gaza, le 22 juillet 2014.
Vols suspendus à destination d'Israël

Plusieurs compagnies aériennes ont annoncé aujourd'hui avoir suspendu leurs vols à destination de Tel Aviv pour des raisons de sécurité. Une roquette tirée par le Hamas a atterri à proximité de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, blessant légèrement deux personnes, selon les autorités israéliennes. Suite à une décision de l'agence fédérale américaine de l'aviation civile (FAA), les compagnies aériennes américaines sont interdites de vol vers Tel Aviv pour vingt-quatre heures. Air France, elle, a décidé de suspendre ses vols à destination d'Israël jusqu'à nouvel ordre. De son côté, la Lufthansa a opté pour une suspension de trente-six heures qui concerne aussi ses filiales Germanwings, Austrian Airlines et Swiss.

La FIDH condamne l'offensive contre Gaza

La Fédération internationale des droits de l'homme condamne fermement l'offensive israélienne contre la population de Gaza. La FIDH parle de violations des lois internationales et de crimes de guerre dès le début des raids israéliens contre l'enclave palestinienne.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé, mardi 22 juillet, Israéliens et Palestiniens à déposer les armes et à entamer des négociations pour que le conflit dans la bande de Gaza cesse enfin. « Mon message aux Israéliens et aux Palestiniens est le même : arrêtez de combattre, commencez à parler. Traitez à la racine les causes du conflit pour que nous ne soyons pas dans la même situation dans six mois ou dans un an », a déclaré M. Ban.
Le fait de diriger d'une manière intentionnelle des attaques contre une population civile relève de la définition qui concerne les crimes de guerre.
Karim Lahidji, président de la FIDH 22/07/2014 - par Sami Boukhelifa